22 juin, 2011

Pertes civiles en Libye: Amr Moussa fait part de ses "scrupules"

LONDRES (© 2011 AFP) - Le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a soutenu le lancement des frappes aériennes en Libye, a fait part de ses "scrupules" après les pertes civiles imputées par Tripoli à l'Otan, dans une interview au quotidien britannique The Guardian de mercredi.
Pertes civiles en Libye: Amr Moussa fait part de ses "scrupules"

© AFP/Archives Khaled Desouki. Le secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa, le 2 mars 2011 au Caire

"Quand je vois des enfants se faire tuer, mon devoir est d'avoir des scrupules. C'est pourquoi j'ai mis en garde contre le risque de pertes civiles", a déclaré M. Moussa, peu après que l'Otan eut été accusée par le régime libyen d'être à l'origine de la mort en 48 heures de 24 civils, dont des enfants.

"Le temps est venu de faire tout ce qu'on peut afin d'obtenir une solution politique. Cela doit commencer par un cessez-le-feu réel et sous supervision de la communauté internationale. Jusqu'à la mise en place de ce cessez-le-feu, (le colonel Mouammar) Kadhafi resterait au pouvoir. Il y aurait ensuite une période de transition afin d'obtenir un accord sur l'avenir de la Libye", a ajouté M. Moussa, qui doit quitter prochainement la direction de la Ligue arabe pour se présenter à l'élection présidentielle en Egypte.

Le secrétaire sortant de la Ligue arabe a rappelé que son organisation avait accepté de soutenir les frappes aériennes en Libye afin de protéger les populations civiles qui étaient victimes d'attaques des forces libyennes.

M. Moussa a par ailleurs indiqué que des contacts avaient été établis avec plusieurs pays, en Afrique et au Moyen-Orient, pour voir si l'un d'eux serait prêt à accueillir le colonel Kadhafi.

Le responsable sortant de la Ligue a estimé que le cas de la Syrie était différent: "Il y avait unanimité en Libye mais (sur la Syrie), il y a certaines hésitations en raison de considérations stratégiques et politiques".

"Nous sommes scandalisés par ce qui se passe en Tunisie, en Syrie, en Libye, au Yémen. La vaste majorité (au sein de la Ligue arabe, ndlr) n'est pas à l'aise avec ce qui se passe en Syrie", a-t-il dit.

Interrogé sur le président syrien, Bachar al-Assad, Amr Moussa a répondu: "Ses chances se réduisent. C'est une course. Une course entre la réforme et la révolution".

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