03 juin, 2011

Les Bleus veulent faire le trou

Au terme d'une saison bien longue, l'équipe de France dispute vendredi soir à Minsk une rencontre capitale dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2012 face à la Biélorussie, la seule équipe à l'avoir battue depuis le début de la campagne. Pour les hommes de Laurent Blanc, premiers du groupe D, il s'agit de poursuivre leur série d'invincibilité (sept matches), mais surtout de faire un pas de géant vers la qualification. A condition de gagner...

L'équipe de France peut faire un grand pas vers l'Euro 2012. (Reuters) L'équipe de France peut faire un grand pas vers l'Euro 2012. (Reuters)
3 septembre 2010-3 juin 2011. Cela fait neuf mois jour pour jour que l'équipe de France n'a plus perdu, sa dernière défaite, qui était alors sa quatrième consécutive après celles concédées face au Mexique et à l'Afrique du Sud lors de la Coupe du monde et en Norvège en amical, remontant à ce premier match des éliminatoires face à la Biélorussie au Stade de France (0-1). Même si, comme l'a rappelé Laurent Blanc jeudi dans les sous-sols surchauffés du Stade Dinamo, "un match nul aurait été plus équitable", ce premier revers du "Président" en compétition officielle augurait de lendemains encore difficiles pour des Bleus sortis traumatisés du Mondial sud-africain.

Neuf mois plus tard, la situation a radicalement changé. Car paradoxalement, ce revers inattendu au Stade de France a véritablement jeté les bases de la reconstruction d'une équipe en grande partie renouvelée par Laurent Blanc. L'a-t-il même favorisé ? Interrogé sur la question, le sélectionneur n'a pas complètement écarté l'argument: "On aurait aimé faire un autre résultat contre la Biélorussie à domicile, mais si on avait fait un résultat positif, est-ce qu'on aurait gagné en Bosnie ? On va prendre l'hypothèse qu'une victoire contre la Bosnie est le résultat du score négatif contre la Biélorussie, mais je n'en suis pas certain."

Reste que ce revers initial a eu un effet mobilisateur pour une équipe allée gagner quatre jours plus tard avec autorité à Sarajevo (2-0) et invaincue depuis, avec à la clé des victoires attendues (le double affrontement face au Luxembourg, la Roumanie à domicile), d'autres moins, lors des rencontres amicales contre l'Angleterre à Wembley (2-1) ou face au Brésil au Stade de France (1-0). Cette série de sept matches sans défaite (six victoires, un nul face à la Croatie en amical) fait de l'opération-reconstruction entreprise par son architecte Laurent Blanc à son arrivée une réussite indéniable, le "Président" étant parvenu à insuffler un vent nouveau dans le groupe (Sakho, Gameiro, M'vila, Matuidi, Ménez, Rami...) et à remettre progressivement dans le bain certains joueurs dont l'image avait été passablement écornée par l'épisode de Knysna (Abidal, Evra, Ribéry...).

Première titularisation pour Sakho, Cabaye et M'vila en balance

Et comme les résultats ont suivi, c'est une équipe de France dans un état d'esprit radicalement différent du match aller qui retrouve ce soir la Biélorussie. "La différence avec le match aller, c'est que joueurs se connaissent mieux. On a progressé, enchaîné plusieurs matches, il y a une force collective qui se dégage de ce groupe, on est plus sûrs de nos forces aujourd'hui", commentait ainsi jeudi le probable capitaine à Minsk, Alou Diarra. Résultat, c'est avec "un gros capital confiance" que le toujours Bordelais et ses partenaires abordent ce dernier rendez-vous des éliminatoires de la saison, conscients d'avoir l'opportunité, en cas de victoire, d'assommer la concurrence dans un groupe D fort peu relevé. Un succès mettrait le rival biélorusse à sept points et pour peu que dans le même temps, la Roumanie ait le bon goût d'accrocher la Bosnie, le tour sera quasiment joué. "On aura fait un pas de plus", tempère prudemment Laurent Blanc à l'évocation d'une victoire dans la touffeur de Minsk.

Reste désormais à prendre ces trois points avec un groupe au sein duquel les états de forme sont très disparates entre ceux qui étaient en vacances depuis deux semaines ou plus et ceux qui sortent tout juste d'une saison usante avec une soixantaine de matches dans les pattes. Un groupe en 4-2-3-1, sans Philippe Mexès, remplacé par Mamadou Sakho dont ce sera la première titularisation en Bleu, mais avec probablement Abidal qui a gagné son duel de finaliste de la Ligue des champions face à Evra, Cabaye, qui pourrait être préféré à M'vila pour épauler le capitaine Diarra, et un trio de milieux offensifs Malouda-Nasri-Ribéry derrière Benzema, indiscutable avant-centre des Bleus version Laurent Blanc.

La grande inconnue résidera finalement dans la valeur de l'opposition, la Biélorussie accueillant la France sans ses joueurs vedettes (A. Hleb, Rodionov, Kutuzov, Kornilenko), blessés ou suspendus, mais avec une nouvelle vague dont on ne sait pas grand-chose, si ce n'est que, depuis son succès à Saint-Denis, la formation dirigée par l'Allemand Bernd Stange a trouvé le moyen de concéder un nul au Luxembourg (0-0) et de perdre en Albanie (1-0). En revanche, la tactique sera sans doute similaire à celle qui avait fait merveille à l'aller et à laquelle les Bleus sont souvent confrontés dans ce groupe D, à savoir un bloc compact et une prise de risques minimale. "Effectivement, on peut s'attendre au même match, car la Biélorussie joue de cette manière, je pense qu'ils vont nous attendre et essayer de nous prendre en contre, ce qu'ils avaient fait au match aller. Maintenant, l'équipe a beaucoup changé par rapport au match aller avec de jeunes joueurs, on sait pas trop ce qui nous attend", analyse Laurent Blanc. Quelle que soit l'opposition, il faudra à ces Bleus savoir s'y adapter pour prendre trois points qui permettraient à la suite de la tournée est-européenne (matches amicaux en Ukraine et en Pologne) de s'apparenter à une joyeuse colonie de vacances...

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