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Photo: AFP/Mohammed Huwais Le président yéménite Ali Abdallah Saleh (archives) |
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, blessé lors d'une attaque contre le palais présidentiel, a assuré dans un court message audio être « en bonne santé » et a accusé les chefs de la tribu des Hached d'être les auteurs du bombardement.
La diffusion de ce message est intervenue après plusieurs heures d'incertitude sur l'état de santé de M. Saleh.
Dans le même message, le président Saleh a affirmé que sept officiers avaient été tués dans la chute d'un obus sur la mosquée du palais présidentiel. Un bilan officiel avait auparavant fait état de trois morts.
Après s'être pris puissant chef tribal du pays, cheikh Sadek al-Ahmar, M. Saleh a appelé « les forces armées à nettoyer les institutions de l'État de ces gangs rebelles de hors-la-loi [ en référence aux partisans du chef de tribu]. »
Auparavant, le bureau du cheikh Al-Ahmar a démenti être derrière cette attaque, soutenant que c'est un coup monté par le gouvernement pour justifier l'escalade de la violence dans les rues de Sanaa.
Attaque du palais présidentiel
« La partie avant de la mosquée du palais présidentiel a été touchée par un obus alors que le président Saleh s'y trouvait en compagnie de dirigeants de l'État et du gouvernement pour la prière du vendredi », annonçait plus tôt dans la journée un communiqué officiel.
« Trois gardes ont été tués alors que l'imam de la mosquée, cheikh Ali Mohsen al-Matari, et plusieurs responsables et officiers ont été blessés », indiquait le communiqué diffusé par l'agence de presse officielle SABA.
Une précédente version du communiqué diffusée quelques minutes plus tôt affirmait que l'imam avait été tué. Normalement, le président se tient proche de l'imam lors de la prière.
Un responsable du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG) a déclaré à l'AFP que le président Saleh est soigné dans un hôpital du ministère de la Défense.
Le premier ministre Ali Mohamed Moujawar et le président du Conseil consultatif, Abdel Aziz Abdel Ghani, sont soignés dans le même établissement, ajoute ce responsable.
Un haut responsable du CPG avait affirmé quelques heures plus tôt à l'AFP que le président Saleh avait été « légèrement touché à l'arrière de la tête ».
Un diplomate occidental en poste au Yémen a également déclaré à Reuters que le président Saleh a été légèrement blessé.
Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demande aux parties de cesser les combats. La situation actuelle, dit-il, est « regrettable » et ne « profite à personne ».
Un conflit qui dure depuis quatre mois
Depuis la fin janvier, le président Saleh est contesté par un mouvement populaire d'envergure inspiré des révolutions tunisienne et égyptienne.
Un accord de sortie a été préparé par le CCG, mais le président Saleh a refusé à plusieurs reprises de le signer.
La rébellion, initialement pacifique, s'est transformée en conflit armé le 23 mai, lorsque des miliciens de la confédération tribale des Hached, ralliés à l'opposition, ont pris les armes sous la direction du cheikh Sadek Al-Ahmar.
Depuis, les combats qui les opposent à l'armée et à La Garde républicaine ont fait plusieurs dizaines de blessés à Sanaa, plus particulièrement dans le quartier d'Al-Hassaba.
Des affrontements violents ont aussi eu lieu cette semaine à Taïz, à 270 kilomètres au sud de Sanaa. Taïz est l'une des premières villes à s'être soulevées contre le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.
Lundi, les forces pro-Saleh ont notamment ouvert le feu sur des manifestants qui participaient à un rassemblement contre le président Saleh depuis quatre mois. L'ONU estime que cette attaque pourrait avoir fait 50 morts.
Le Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, vit de graves tensions politiques depuis plusieurs années. Le gouvernement est aux prises avec une rébellion chiite, dans le nord du pays, et un mouvement séparatiste, dans le sud.
La présence d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) constitue également un problème, non seulement pour les autorités yéménites, mais aussi pour les États-Unis, qui se sont longtemps appuyés sur le président Saleh pour combattre l'organisation.
Les États-Unis réclament maintenant le départ immédiat du président Saleh.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Associated Press et Reuters
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