10 juin, 2011

L'armée syrienne intervient à Jisr al-Choughour

Des réfugiés syriens font le signe de la victoire depuis un camp du Croissant rouge en Turquie. Le gouvernement turc empêche les journalistes de parler à ces réfugiés, qui ont pourtant des témoins privilégiés de la situation qui prévaut en Syrie.

Photo: La Presse Canadienne /AP

Des réfugiés syriens font le signe de la victoire depuis un camp du Croissant rouge en Turquie. Le gouvernement turc empêche les journalistes de parler à ces réfugiés, qui ont pourtant des témoins privilégiés de la situation qui prévaut en Syrie.

L'armée syrienne intervient vendredi dans le secteur de Jisr al-Choughour, tel que l'avait promis le régime du président Al-Assad dans la foulée de la mort alléguée de 120 membres des forces de sécurité dans cette ville située à environ 300 km au nord de Damas.

« Des unités de l'armée ont commencé leur mission pour contrôler les villages voisins de la ville de Jisr al-Choughour et arrêter les groupes armés », a annoncé la télévision officielle.

Ces groupes, dit-elle, « ont terrorisé les habitants et commis des atrocités. Ils ont mis le feu à des récoltes agricoles et à des taillis dans les régions entourant la ville ».

Selon des militants des droits de l'homme, la majorité des quelque 50 000 habitants de Jisr al-Choughour ont cependant fui la ville cette semaine. Des résidents contactés par téléphone confirment que la ville est pratiquement déserte.

Au moins 2500 d'entre eux ont trouvé refuge dans le sud de la Turquie, selon un bilan fourni jeudi soir par le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Selon l'agence Anatolie, 495 personnes sont arrivées jeudi soir à Karbeyaz, dans la province de Hatay.

Carte de la Syrie

Carte de la Syrie

Le mystère de Jisr al-Choughour

Ce qui s'est produit au début de la semaine à Jisr al-Choughour demeure nébuleux, les journalistes étrangers n'étant pas autorisés à travailler librement en sol syrien.

Le régime soutient que les membres des forces de sécurité ont été tués dans des attaques de « groupes armés », dont l'une menée contre un quartier général des forces de sécurité de la ville. D'autres encore seraient morts dans l'explosion d'un bâtiment de la poste.

Des opposants affirment plutôt que les victimes ont été exécutées pour avoir pris part à une mutinerie des forces de sécurité survenue après que des manifestations en faveur de libertés politiques accrues eurent été réprimées dans le sang en fin de semaine.

De telles manifestations devraient de nouveau avoir lieu vendredi à la sortie des mosquées, comme cela est le cas depuis bientôt trois mois. Ces mouvements de masse, sans précédent en Syrie, se terminent inévitablement dans la violence.

Les militants syriens ont présenté la journée comme le « vendredi des tribus ». Les tribus ont un poids social important en Syrie et des chefs tribaux ont participé à de récentes réunions de l'opposition en Turquie et en Belgique.

Selon des militants syriens des droits de l'homme, plus de 1300 personnes sont mortes et 10 000 autres ont été arrêtées depuis le début du soulèvement populaire à la mi-mars.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Reuters

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