10 juin, 2011

Des armes espagnoles dans les révolutions arabes

MADRID (© 2011 Afriquinfos) – Quatre ONG ont demandé au gouvernement espagnol de réviser toutes les licences accordées pour la vente d’armes en Afrique du Nord et au Proche-Orient.
Des armes espagnoles dans les révolutions arabes

© Afriquinfos

Greenpeace, Amnesty International, Intermon Oxfam et Fundació per la Pau sont les quatre ONG qui ont dénoncé l’utilisation d’armes espagnoles contre les sociétés civiles arabes qui connaissent des révoltes depuis ces derniers mois. Les organisations reconnaissent toutefois que l'état espagnol a initié le processus de révocation des licences de vente d’armes, après le début des révolutions.

Ces ONG ont analysé le rapport annuel sur l’exportation d’armes présenté la semaine dernière par le gouvernement à la Chambre des Députés. En ce qui concerne l'Afrique, les chiffres exposés sont inquiétants. Ainsi, en 2010, les espagnols ont vendu des armes ainsi que d'autres équipements de défense en Egypte (2,5 millions d’euros), au Maroc (4 millions), au Ghana (1,5 millions), en Guinée-Bissau (1,3 millions), en Tunisie (800.000 euros), en Libye (11,2 millions) et en Algérie (3,1 millions).

Le cas de la Libye est sans doute le plus grave. La répression gouvernementale sur la société civile y est féroce. D'après le rapport émis par le Secrétariat d'Etat du Commerce Extérieur, les exportations espagnoles se sont réduites à l’achat de lunettes de vision nocturne (7,84 millions d’euros) et de pièces détachées pour la réparation et l’adaptation des moteurs d’aéronefs (3,38 millions).

Néanmoins, le régime libyen a aussi utilisé des bombes à défragmentation, fabriquées en 2007 en Espagne avant l'interdiction internationale de leur fabrication.

Les exigences de Greenpeace, Amnesty International, Intermon Oxfam et Fundació per la Pau sont claires: le gouvernement de José Luis Rodríguez Zapatero, doit rejeter, suspendre ou révoquer les ventes d’armes à n’importe quel état, si ces armes peuvent finir par être utilisées pour perturber la paix, la stabilité ou la sécurité d'un pays, pour réprimer les civils ou dans des situations de violation des droits de l’homme.

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