26 mai, 2011

YEMEN Quatrième journée de combats tribaux à Sanaa

Un soldat yéménite monte la garde dans un point de contrôle à Sanaa.

Photo: AFP/Mohammed Huwais

Un soldat yéménite monte la garde dans un point de contrôle à Sanaa.

La capitale yéménite, Sanaa, est le théâtre de combats pour une quatrième journée d'affilée, jeudi. Des affrontements ont lieu entre les partisans du président Ali Abdallah Saleh et ceux du chef tribal Sadek Al-Ahmar, qui s'est joint au mouvement de contestation à la mi-mars.

Selon différentes sources, les violences des dernières heures ont fait au moins 24 morts, dont 18 lors d'affrontements entre la Garde républicaine et des membres de la tribu des Arhab près de l'aéroport de Sanaa, qui a été brièvement fermé.

Le ministère de l'Intérieur a fait savoir par voie de communiqué que des obus tirés par des partisans du cheik Ahmar avaient tué quatre personnes dans le quartier d'al-Hasaba, dans le nord de la ville, selon l'agence officielle Saba. Deux membres des forces de sécurité ont aussi péri dans ce quartier lors de combats entre les forces yéménites et les partisans du cheikh Sadek Al-Ahmar, l'un des dix fils de l'influent chef tribal décédé Abdallah Al-Ahmar.

Les partisans du cheik ont de nouveau tenté de prendre le contrôle de bâtiments publics, dont le siège du ministère de l'Intérieur. Mercredi, les partisans du cheikh Ahmar ont pénétré dans les bureaux de la société nationale de transport aérien Yemenia et du siège social de l'agence officielle Saba, sans toutefois réussir à prendre le contrôle de la production des nouvelles.

Dans un autre incident, 28 personnes auraient trouvé la mort lors de l'explosion d'un dépôt de munitions appartenant au clan des Al-Ahmar, selon le site du ministère de la Défense. Cette information n'a toutefois pas pu être confirmée auprès d'une source indépendante.

Survenant après un nouveau refus, dimanche, du président Saleh de ratifier un accord de sortie de crise élaboré par le Conseil de coopération du Golfe, cette autre vague de violences a coûté la vie à 68 Yéménites depuis lundi. M. Saleh a par ailleurs réitéré mercredi son intention de rester en poste.

Évacuation des diplomates américains et fuite de résidents

Washington, qui, comme un grand nombre d'observateurs, redoute que le Yémen tombe dans l'anarchie d'une guerre civile, a ordonné à son personnel diplomatique non essentiel et aux familles des employés de leur ambassade de quitter le pays.

Le département d'État a expliqué que les activités terroristes et les troubles politiques rendent la situation yéménite extrêmement dangereuse.

De nombreux résidents de Sanaa semblent être du même avis, si l'on se fie aux centaines de personnes qui fuient la capitale en voiture, espérant échapper aux violences. « On ne peut plus rester à Sanaa. Les affrontements vont s'étendre dans toute la ville », a déclaré à Reuters un automobiliste, Mouard Abdoullah.

De nombreuses voix, dont celles du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, se sont élevées pour demander un arrêt des combats, mais sans succès.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Associated Press et Reuters

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