14 mai, 2011

Coupe de France Le spécialiste et l'ambitieux

C'est une finale de gala samedi (20h45) en Coupe de France entre un PSG prêt à tout pour garder son titre et un LOSC en quête d'un fabuleux doublé. Le spectacle est attendu dans un Stade de France bien connu des deux équipes. Mais "il n'y a pas beaucoup de buts dans les finales", rappelle Makelele.

"PARIS A L'EXPERIENCE, LILLE A TOUT"

C'est toujours la même chose quand une équipe affronte le PSG en finale de la Coupe de France. Elle se retrouve face à un club considéré comme "le spécialiste" d'une épreuve qu'il a remporté à huit reprises et dont il est le tenant du titre. "Quand les joueurs arrivent ici, ils connaissent le palmarès en Coupe et se sentent imprégnés d'une mission. Ils ont peut-être une attitude différente", avance Antoine Kombouaré dans une analyse du phénomène qui diffère de celle de Mickaël Landreau. "Paris a une telle pression qu'il a encore moins le droit de passer à la trappe. Ce n'est pas une question de tirage. Paris fait de bons parcours parce qu'ils ont cette pression de devoir passer des tours", estime l'ancien Parisien, aujourd'hui à Lille. A la limite, cette réussite du PSG en Coupe de France ressemble à un piège pour le club de la capitale face au leader du championnat en quête de doublé, comme le souligne Antoine Kombouaré. "On a l'expérience, mais Lille est devant nous en championnat, ils ont la meilleure attaque, ils sont sur une série de six matches sans défaite. Les chiffres parlent. Ils ont tout", insiste l'entraineur parisien.

QUI VA S'APPROPRIER LE STADE DE FRANCE ?

Entre le PSG et le Stade de France, c'est une histoire d'amour qui dure depuis longtemps. En 1998, le club de la capitale avait remporté les deux premières finales disputées dans l'enceinte de Saint-Denis, celle de la Coupe de la Ligue face à Bordeaux (2-2, 4-2 t.a.b.) puis celle de la Coupe de France face à Lens (2-1). Au total, Paris a disputé huit finales au Stade de France. Il en a remporté cinq, dont la finale de la Coupe France l'an passé face à Monaco (1-0 a.p.). L'équipe francilienne y est très à l'aise, et sait comment aborder les matches dans ce cadre exceptionnel. "Il faut prendre ses repères, c'est très important. Il faut se sentir chez soi, c'est déjà un grand pas pour se concentrer juste sur le jeu", explique Antoine Kombouaré. Mais le Stade de France n'est pas non plus étranger aux Lillois, qui y avaient notamment disputé leurs matches de Ligue des Champions en 2005/2006 et y avaient battu Manchester United (1-0). C'est en tout cas l'avis de Rudi Garcia. "On connait bien le Stade de France, presque plus que le PSG", a lancé l'entraineur lillois. Si Paris a l'habitude de ce contexte, Lille parait aussi avoir les moyens de s'en accommoder.

DU SPECTACLE, VRAIMENT ?

De l'avis de nombreux observateurs, la finale mettra aux prises deux des plus belles équipes du championnat. Deux des meilleures attaques de Ligue 1 (la première avec 62 buts contre la cinquième avec 55), deux des meilleures défenses (la deuxième avec 32 buts contre la cinquième ex-aequo avec 37), des joueurs de talents (Hazard et Nenê notamment)... Tout semble réuni pour assurer le spectacle. Sauf que les acteurs du match ne semblent pas forcement de cet avis. "Espérons que ce soit un beau match. Ça se jouera sur un détail", prédit Rudi Garcia. Mais ce sont les Parisiens qui se sont montrés les plus réservés. "Il n'y a pas beaucoup de buts dans les finales", a d'abord rappelé Claude Makelele. Pour le capitaine du PSG, les statistiques du championnat ne voudront d'ailleurs plus rien dire sur la pelouse du Stade de France. "C'est différent du championnat, rappelle-t-il. Une finale, c'est ne pas prendre de but et en marquer un de plus". Ça a le mérite d'être clair. Mais pour Antoine Kombouaré, l'enjeu n'est pas là. "La manière importe peu, l'essentiel est de gagner", dit-il. C'est bien connu, on se souvient seulement du nom du vainqueur.

LANDREAU, LE FACTEUR X ?

"On espère ne pas aller en prolongation, comme le PSG". Rudi Garcia veut sans doute éviter d'accumuler de la fatigue avant de retrouver la course pour le titre. Le PSG, qui vise une place en C1, aussi. Mais les Parisiens pourraient également être bien inspirés d'éviter une séance de tirs au but face à Mickaël Landreau. Si Antoine Kombouaré ne veut pas "se focaliser sur un joueur", le gardien reste un spécialiste de l'exercice. Il s'est d'ailleurs échauffé mardi dernier en stoppant un penalty face à Saint-Etienne, son premier en L1 depuis son arrivée au LOSC. Sans doute un signe. Et malheureusement pour les deux équipes, quatre des sept derniers matches de Lille en Coupe de France sont allés aux tirs-aux-buts... Autre clin d'oeil, après avoir sorti son club formateur en 8e de finale (1-1 a.p., 3 t.a.b à 2), l'ancien Nantais pourrait boucler la boucle en crucifiant le PSG, où il a évolué de 2006 à 2009. Des retrouvailles qu'il aborde sereinement. "On est toujours rattrapé par des signes et des émotions exceptionnelles. Je le vis comme ça", assure le double vainqueur de l'épreuve (1999, 2001) avant de rappeler : "L'issue ne sera belle que si on soulève la Coupe." Le jour de ses 32 ans, cela pourrait être sa "dernière Coupe de France". Une finale qui semble taillée pour lui.

Eurosport - Vincent BREGEVIN et Anthony PROCUREUR

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire