15 mai, 2011

Côte d'Ivoire: 220 civils tués par des miliciens et mercenaires pro-Gbagbo

ABIDJAN - Quelque 220 civils ont été tués dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire par des miliciens et des mercenaires libériens fidèles au président déchu Laurent Gbagbo, chassés début mai d'Abidjan par les forces du président Alassane Ouattara, a affirmé samedi le porte-parole du gouvernement.

Après avoir été chassés le 4 mai de leur bastion de Yopougon, un quartier ouest d'Abidjan, par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), des miliciens et des mercenaires fidèles à l'ex-président Laurent Gbagbo ont, dans leur fuite, commis des atrocités dans le sud-ouest de notre pays, a déclaré Patrick Achi à la télévision ivoirienne (TCI).

En se dirigeant vers la frontière libérienne, ces tueurs sans foi ni loi s'en sont pris à toutes les personnes, femmes, hommes, enfants qu'ils rencontraient, a-t-il ajouté en faisant état d'un total macabre de 220 personnes tuées et 17 blessées.

M. Achi a détaillé le bilan suivant: 144 tués et 17 blessés dans le département de Sassandra, 24 tués dans celui de Fresco, 27 tués dans celui de Grand-Laou, 25 tués dans celui de Jacqueville.

Le 9 mai, le porte-parole du ministère de la Défense avait donné un précédent bilan de 120 personnes tuées par les miliciens et mercenaires libériens dans leur fuite vers le sud-ouest du pays. Plus de 30 mercenaires et miliciens avaient été tués au cours d'affrontements avec les FRCI, avait-il ajouté.

Samedi, le porte-parole du gouvernement n'a pas fait état de combats avec les FRCI.

Pour prévenir tout risque de retour de certains miliciens et mercenaires, et éviter de nouvelles exactions, le Premier ministre (ivoirien Guillaume Soro) a instruit les ministres concernés aux fins de renforcer la présence des forces de sécurité tout au long de la frontière avec le Liberia, a précisé Patrick Achi.

Le Premier ministre a décidé de saisir le président de la République (Alassane Ouattara) en vue d'initier une rencontre de haut niveau entre les deux états pour traiter de cette question et en appelle à la communauté internationale pour prendre également part aux efforts de sécurisation, a-t-il conclu.

Les FRCI ont pris le 4 mai le contrôle de Yopougon, immense quartier populaire d'un million d'habitants dans l'ouest d'Abidjan, où des miliciens et des mercenaires libériens, fidèles à Laurent Gbagbo, refusaient toujours de déposer les armes en dépit de l'arrestation de l'ex-président le 11 avril.

Après le 4 mai, la Croix-Rouge a ramassé des dizaines de cadavres dans ce quartier, où les habitants qui n'avaient pas fui restaient terrés chez eux, et l'ONU a fait état lundi de la découverte de dix fosses communes renfermant près de 70 corps.


(©AFP /

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