29 mai, 2011

Cette bactérie très rare qui a contaminé les concombres

La bactérie "Escherichia coli", identifiée en Corée, est à l'origine de la contamination des légumes en Europe.

Une jeune biologiste cherche des traces de la bactérie "escherichia coli", dans un laboratoire en 2000. (AFP) Une jeune biologiste cherche des traces de la bactérie "escherichia coli", dans un laboratoire en 2000. (AFP)

La flambée de cas d'intoxications avec diarrhées sanglantes ayant entraîné au moins deux, voire dix décès en Allemagne, est due à une rare souche bactérienne identifiée en Corée en 2005, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui s'étonne de la forte proportion d'adultes parmi les malades.

La contamination est due à une bactérie Escherichia coli produisant des Shiga-toxines (ou vérotoxines), un groupe comprenant quelque 200 différentes souches bactériennes, dont certaines provoquant des hémorragies intestinales (entéro-hémorragies) peuvent entraîner la mort, surtout chez le jeune enfant. La souche précise (0104/H4 - O et H désignant des protéines) isolée lors de la flambée actuelle est "très rare", relève l'ECDC, dans une fiche consacrée à l'épidémie en Allemagne.

Jusqu'alors, "un seul cas" concernant "une femme en Corée en 2005" avait été rapporté dans une publication scientifique, précise l'ECDC, basé à Stockholm.

La répartition est "très atypique"

La répartition des cas graves, c'est-à-dire des syndromes hémolytique et urémique (SHU) qui entraînent une destruction des cellules sanguines et des atteintes rénales, est "très atypique" en ce qui concerne l'âge et le sexe des personnes touchées, relève aussi l'ECDC.

Habituellement, environ 15% des enfants infectés par une bactérie à shiga-toxines peuvent souffrir d'un syndrome SHU, la proportion étant beaucoup plus faible chez les adultes.

Or, 87% des SHU constatés en Allemagne ont concerné des adultes, surtout des femmes (68% des 276 cas recensés entre le 27 avril et le 27 mai), souligne l'ECDC qui s'appuie sur une étude scientifique à laquelle ont participé plusieurs chercheurs de l'Institut Robert Koch à Berlin.

Des mesures d'hygiène strictes

Dans une "communication rapide" sur le site www.eurosurveillance.org, ces scientifiques rappellent les nécessaires précautions pour éviter la contamination: éviter de consommer des tomates crues, des concombres et de la laitue, "en particulier dans le nord de l'Allemagne".

Comme la bactérie peut aussi se propager d'une personne à l'autre via des matières fécales: une "stricte hygiène des mains" est recommandée aux personnes souffrant de diarrhée.

Les ruminants sont considérés comme le principal réservoir des bactéries à shiga-toxines qui se transmettent par contact direct avec des animaux ou leurs excréments, en consommant des aliments ou de l'eau contaminée, ou bien par "contact direct" avec une personne dont l'hygiène ne serait pas rigoureuse.

Le Nouvel Observateur - AFP

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