19 avril, 2011

Nouveau Premier ministre au Burkina pour freiner la contestation

Le président burkinabè Blaise Compaoré a nommé lundi au poste Premier ministre un diplomate pour tenter de freiner les révoltes. Lundi, une manifestation violente a eu lieu dans l'Ouest alors que la mutinerie militaire s'est étendue à quatre villes après Ouagadougou.

L'ambassadeur burkinabè à Paris, Luc-Adolphe Tiao, remplace Tertius Zongo, dont le gouvernement avait été dissout le 15 avril au lendemain de nouvelles mutineries de soldats au sein de la garde présidentielle.

Sa nomination a été annoncée quelques heures après une manifestation d'étudiants qui a dégénéré à Koudougou. Les jeunes ont notamment incendié le siège du Congrès pour la démocratie et le développement (CDP, au pouvoir) et une résidence de l'ex-Premier ministre.

Koudougou est la ville d'où est partie la contestation, après la mort d'un élève le 20 février lors d'une manifestation. Ses proches accusent la police d'être à l'origine de sa mort. Selon les autorités, il est décédé d'une méningite.

Auparavant, une nouvelle mutinerie avait secoué Kaya, où des militaires sont descendus pendant plusieurs heures dans les rues, tirant en l'air. Les tirs ont cessé, faute de munitions. Le domicile du chef du corps du régiment de Commandement d'appui et de soutien (CAS) a été incendié, celui du commandant de la 1ère région militaire saccagé.

La vie à Ouagadougou, un temps transformée en ville morte à cause des mutins, a cependant repris son cours normal.

Le régime du président burkinabè est confronté depuis février à plusieurs mouvements de contestation des jeunes, des magistrats, des commerçants et des soldats. Le 8 avril, des dizaines de milliers de personnes avaient protesté pacifiquement contre son pouvoir, en dénonçant également des conditions de vie de plus en plus difficiles.

M. Compaoré a été réélu quatre fois avec plus de 80% des voix depuis son arrivée au pouvoir en 1987 par un coup d'Etat.

(ats /

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