23 avril, 2011

L'opposition entraîne le Yémen dans la guerre, dit Saleh

Alors que les commerçants yéménites baissaient leurs rideaux pour protester contre son régime, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, a accusé samedi l'opposition d'entraîner le pays dans la guerre civile.

Dans un discours prononcé à Sanaa, la capitale, il a invité la jeunesse yéménite à constituer un parti politique conformément à la Constitution, ajoutant que son pays n'accepterait "aucune tutelle".

"Ils (l'opposition) veulent entraîner la région dans la guerre civile et nous refusons d'être entraînés dans la guerre civile", a dit Saleh.

"La sécurité, la sûreté et la stabilité sont dans l'intérêt du Yémen et dans l'intérêt de la région", a-t-il martelé.

Des manifestations inspirées des soulèvements qui ont renversé les dirigeants tunisien et égyptien se poursuivent depuis plus de deux mois au Yémen.

Presque tous les jours, des milliers de personnes manifestent pour réclamer la fin de la pauvreté endémique et de la corruption. Des dizaines de manifestants ont été tués.

Reconnaissant que les étudiants yéménites se sont inspirés des exemples égyptien et tunisien, Saleh a affirmé que la situation était très différente au Yémen mais que son gouvernement accèderait aux revendications des étudiants dans le cadre de ca Constitution et de la loi.

A Aden, ville portuaire du Sud, un correspondant de Reuters a pu constater que les neuf dixièmes environ des magasins, des marchés et des écoles étaient fermés. Les passants étaient rares dans les rues dont la circulation automobile avait pratiquement disparu.

De nombreux commerces étaient fermés à Taïz, troisième ville du pays et fief de l'opposition, et à Hodeidah, sur la mer Rouge.

La veille, les Yéménites avaient été nombreux à participer, à Taïz et Sanaa, à des manifestations rivales de partisans et d'opposants à Saleh qui a accueilli avec réserve un plan de transfert du pouvoir en trois mois présenté par le Conseil de coopération du Golfe (CCG). (voir )

La proposition des six Etats membres du CCG (alliance régionale militaire et politique) demande à Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président dans le délai d'un mois après la signature d'un accord.

Il devrait désigner un responsable de l'opposition pour diriger un cabinet gouvernemental intérimaire chargé de préparer l'élection présidentielle deux mois plus tard, a précisé un responsable yéménite, vendredi.

Le projet, présenté jeudi, accorde l'immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers qui ne pourraient pas faire l'objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires.

Jason Benham; Pierre Sérisier et Nicole Dupont pour le service français

Par Reuters

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