13 avril, 2011

Libye: divergences européennes à la réunion du groupe de contact à Doha

DOHA - Des ministres européens ont ajouté mercredi au Qatar aux divergences apparues au sein du camp occidental dans la crise libyenne, Rome appelant à armer la rébellion et Berlin rejetant une solution militaire.

En marge de la première réunion à Doha du Groupe de contact sur la Libye, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a également souhaité que la pression s'accroisse sur le colonel Mouammar Kadhafi, retranché à Tripoli (est).

Selon un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères, Rome est en faveur de fournir des armes aux rebelles libyens et cette question sera discutée à Doha par la vingtaine de participants au Groupe de contact.

"Nous devons fournir tous les moyens possibles pour leur défense", a assuré Maurizio Massari, qui a souligné que la résolution 1973 "n'interdisait pas de fournir des armes aux rebelles".

"La question de la fourniture d'armes aux rebelles est clairement un sujet de discussion", a ajouté M. Massari avant la réunion de Doha qui doit tenter de donner une perspective politique à l'intervention militaire multinationale en Libye lancée le 19 mars sous mandat de l'Onu.

Le ministre belge des Affaires étrangères Steven Vanackere qui représente son pays et les Pays-Bas à Doha a toutefois rétorqué qu'ils n'étaient pas en faveur d'armer les rebelles: "les résolutions de l'Onu prévoient de protéger les populations civiles, mais pas de les armer", a-t-il déclaré.

La réunion de Doha, que Londres et le Qatar ont organisée, intervient alors que des divergences sont apparues au sein de la coalition alliée. Londres et Paris veulent une intervention plus musclée de l'Otan, et les Etats-Unis défendant l'action de l'Alliance qui a pris le commandement des opérations le 31 mars.

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a répété à Doha qu'il n'y avait "pas de solution militaire" au conflit en Libye, et appelé à "lancer un processus politique".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a affirmé que son pays ne "voit pas de solution militaire" en Libye, rappelant que l'Otan partageait la même approche.

Refusant de commenter les opérations militaires en cours en Libye, M. Westerwelle a affirmé que "l'Allemagne est disposée à soutenir l'action humanitaire en faveur du peuple libyen".

Dans le même temps, M. Hague, dont le pays souhaite une action plus musclée de l'Otan, a assuré que la rencontre de Doha va permettre d'accroître la pression sur le colonel Kadhafi.

"Les pressions pour le départ de Kadhafi vont s'intensifier au cours de la réunion aujourd'hui. Il est impossible pour quiconque d'envisager un avenir viable pour la Libye avec le colonel Kadhafi au pouvoir", a-t-il déclaré.

(©AFP /

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