19 avril, 2011

Le Salon de Shanghai dans la cour des grands

En surface d'exposition, en nombre d'exposants et de visiteurs, le Salon automobile de Shanghai, dont les portes s'ouvrent cette semaine, a de quoi rivaliser avec ses concurrents des « vieilles économies ». Plusieurs constructeurs ont réservé leurs premières mondiales pour Shanghai.

La Chine a maintenant un Salon automobile à la hauteur de son poids dans les ventes mondiales de voitures. Autant en termes de surface d'exposition que de nombre d'exposants et de visiteurs, le Salon de Shanghai, dont les portes s'ouvrent cette semaine, a clairement de quoi rivaliser avec ses concurrents des « vieilles économies », Detroit, Paris et Francfort. Les organisateurs attendent sur les rives du quartier d'affaires de Pudong près de 2.000 entreprises appâtées par l'énorme marché automobile chinois, désormais à plus de 18 millions d'unités annuelles. Le parc des expositions comptera cette fois onze halls, soit deux de plus qu'il y a deux ans, pour une surface totale de 230.000 mètres carrés.

Concernant les nouveautés, les Salons chinois, qui ont lieu en alternance chaque année à Pékin ou à Shanghai, montent en puissance. Cette année, plusieurs constructeurs ont choisi Shanghai et non Genève, qui hébergeait son Salon annuel il y a six semaines, pour présenter leurs premières mondiales, même pour des voitures qui ne seront pas seulement commercialisées en Chine. C'est le cas de Citroën avec la DS5 (lire ci-dessous) ou encore d'Audi avec son nouveau 4 · 4, le Q3.

Pour ne pas délaisser leurs marchés d'origine, d'autres exposants ont choisi de présenter leurs nouveautés simultanément sur plusieurs continents, à l'instar de la New Beetle de Volkswagen et de la Chevrolet Malibu. Chez les français, on commence à produire des concept cars spécifiques pour la Chine. Peugeot montre ainsi le SXC (pour Shanghai Cross Concept), issu de son centre de design de Shanghai.

Mais une question devrait ternir l'euphorie ambiante : le boom automobile chinois tiendra-t-il ses promesses ? Les premiers mois de l'année ont effectivement déçu et en mars, le marché a décliné d'environ 8 %. Du coup, les professionnels doutent des prévisions faites en fin d'année 2010, qui laissaient espérer une hausse de 10 % à 15 % sur 2011.

Le premier débouché pour VW

Cela peut sembler un problème de riches, vu du marché européen, où l'on espère, au mieux, être en terrain positif, mais les freins à la croissance du marché automobile chinois sont bien réels : le retrait des subventions publiques, la hausse des prix du pétrole ou encore les restrictions de circulation à Pékin devraient peser sur les ventes. Audi, numéro un du haut de gamme en Chine, en a fait les frais, accusant une chute des immatriculations de 50 % en février, selon les données de JD Power.

Les ambitions des constructeurs automobiles en Chine restent pourtant intactes. Ford vient d'annoncer qu'il voulait y introduire 15 nouveaux modèles d'ici à 2015 et doubler son réseau de concessionnaires. Et General Motors affirmait en début d'année manquer encore de capacités dans cette région. Quant au numéro un local, Volkswagen, il est en train d'y construire sa onzième usine. Il faut dire que son exposition chinoise lui est encore largement profitable : ses ventes en Chine ont bondi de 19,9 %, à 548.500 unités, au premier trimestre. Le pays est désormais de très loin son premier débouché devant l'Allemagne, où 267.300 unités ont été vendues de janvier à mars.

lesechos.fr

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