22 avril, 2011

La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne Conseil de sécurité 6520e séance

Conseil de sécurité
CS/10230

(Le résumé complet de la réunion sera disponible plus tard dans la journée)


Déclarations


M. B. LYNN PASCOE, Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, a affirmé que l’impasse dans laquelle sont les négociations israélo-palestiniennes avait persisté au cours du mois écoulé, ce qui, a-t-il dit, constitue une préoccupation particulière en raison des réalisations institutionnelles effectuées par l’Autorité palestinienne et de l’évolution de la situation au niveau régional. Des mesures audacieuses et décisives sont nécessaires pour résoudre ce conflit qui dure depuis des décennies, a-t-il dit, précisant que toutes les parties concernées devaient faire preuve de vision, de leadership et de responsabilité. Il est également important d’éviter tout acte de violence qui pourrait saper les efforts politiques, et il est nécessaire que les parties s’abstiennent de toute provocation sur le terrain.


M. Pascoe a indiqué que, dans son rapport présenté lors de la réunion du Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, tenue le 13 avril dernier à Bruxelles, l’ONU avait bien souligné que les fonctions gouvernementales de l’Autorité palestinienne étaient désormais suffisantes pour un État viable, et ce, en matière de gouvernance, d’état de droit et de droits de l’homme, de moyens de subsistance et de secteurs productifs, d’éducation et de culture, de santé, de protection sociale, d’infrastructures et d’eau; six domaines dans lesquels l’Organisation est engagée avec l’Autorité palestinienne.


M. Pascoe a déclaré que la période à l’examen avait connu les niveaux de violence les plus élevés à Gaza et en Israël depuis l’opération « Plomb durci » qui a eu lieu il y a plus de deux ans. Il a affirmé que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, condamnait fermement les tirs de roquettes effectués à partir de Gaza et appelait à leur cessation. Il réitère également, a-t-il poursuivi, les appels lancés à Israël pour qu’il fasse preuve d’un maximum de retenue. Toutes les parties doivent respecter totalement le droit international humanitaire. Dans l’intérêt des populations civiles des deux côtés, les parties doivent renforcer le calme fragile qui prévaut, a insisté M. Pascoe.


Le Secrétaire général adjoint a, de même, mis l’accent sur la nécessité de progresser vers la levée par Israël du bouclage de Gaza, conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité. M. Pascoe s’est par ailleurs déclaré préoccupé par la poursuite des activités israéliennes d’implantation de colonies et de démolition de structures palestiniennes en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Ces activités sont contraires au droit international et bloquent le retour des Palestiniens à la table des négociations directes, a-t-il dit, appelant Israël à respecter le droit international humanitaire.


S’agissant de la situation au Liban, trois mois pratiquement après sa nomination comme Premier Ministre par le Président Michel Sleiman, les consultations entreprises par M. Najib Mikati n’ont pas permis pour l’instant d’aboutir à la formation d’un nouveau gouvernement, a indiqué M. Pascoe. Il a également fait état d’incidents sécuritaires, comme, le 27 mars, l’explosion d’une bombe dans une église de Zahlé, dans l’est du pays, qui a causé des dégâts matériels mais fort heureusement aucune victime. Cet attentat n’a pas été revendiqué. Il a eu lieu quatre jours après l’enlèvement de sept Estoniens sur une route près de Zahlé, dans une région proche de la frontière avec la Syrie, a expliqué M. Pascoe. En dépit de plusieurs arrestations, les motivations des kidnappeurs et le sort des otages restent inconnus.


La communauté internationale est, selon M. Pascoe, directement concernée par l’impasse qui se prolonge dans le processus de paix israélo-palestinien. Il a mis l’accent sur la nécessité d’appuyer et d’autonomiser l’autorité du Président Abbas et du Premier Ministre Salam Fayyad, et de ramener les parties à la table des négociations. En dépit des efforts accomplis par l’Autorité palestinienne, le renforcement institutionnel de l’État a atteint ses limites, compte tenu de la marge de manœuvre politique et physique actuellement disponible. Des mesures d’ampleur devraient être prises par Israël, au lieu de prendre des mesures progressives, pour aboutir à des progrès sur le terrain, a déclaré M. Pascoe, appelant à mettre fin aux mesures d’occupation.


Parallèlement, la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes sur les questions concernant le statut final est urgente, a ajouté le Secrétaire général adjoint. La communauté internationale doit prendre toute sa part en aidant les parties à aller de l’avant, a-t-il dit, tout en indiquant que les Nations Unies continueront d’engager le Quatuor dans l’espoir que les conditions propices seront réunies pour aboutir à une réunion dans les plus brefs délais.


Les Nations Unies, a conclu M. Pascoe, continueront d’œuvrer à un règlement global du conflit du Moyen-Orient sur la base des résolutions 242, 338, 1397, 1515, 1850 du Conseil de sécurité, des principes de Madrid, de la Feuille de route et des précédents accords obtenus entre les deux parties.


M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a déploré que l’occupation militaire et l’oppression que fait subir Israël sur le peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est, continuent à se poser comme un défi à tous les principes juridiques, politiques et de morale humaine et internationale. Il a aussi regretté que les appels lancés au Conseil de sécurité pour résoudre ce conflit de longue durée restent sans réponse. Il en résulte que le peuple palestinien continue à vivre sous occupation, prisonnier sur sa propre terre, et souffre sous le siège et le blocus imposés à la bande de Gaza, a notamment relevé M. Mansour. Pourtant, a-t-il rappelé, le droit à l’autodétermination du peuple palestinien a été réaffirmé chaque année par l’Assemblée générale et reconnu par la Cour internationale de Justice, ainsi que son droit à l’indépendance et à l’accession au statut d’État.


M. Mansour a rappelé que sa mission avait adressé une série de lettres au Conseil de sécurité depuis le dernier débat public tenu en janvier, afin de souligner la gravité de la situation prévalant actuellement dans le Territoire palestinien occupé. Il a notamment souligné la nécessité de protéger la population civile palestinienne et de lever immédiatement le blocus israélien. M. Mansour a également réitéré son appel à rendre Israël responsable de ses crimes à l’encontre de cette population, notamment en ce qui concerne l’attaque militaire lancée contre la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009. « Nous condamnons aussi le meurtre du militant pacifique italien Vittorio Arrigoni par des extrémistes à Gaza », a-t-il ajouté. Nous regrettons aussi qu’Israël poursuive ses activités de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, a poursuivi M. Mansour, dénonçant les violences qui en résultent et dont le peuple palestinien est la victime. Israël a en outre augmenté le nombre de ses raids militaires sur les villes palestiniennes et continue à détenir des civils palestiniens, a-t-il dit. À cette occasion, a-t-il indiqué, plus de 100 femmes ont été forcées à subir des tests d’ADN et ont été interrogées par les forces israéliennes. Cela démontre le manque de respect israélien envers les droits de l’homme et les règles de procédure judiciaire, a-t-il souligné.


« Devons-nous attendre une nouvelle attaque israélienne contre Gaza ou une accélération de la colonisation de la Cisjordanie?», a ensuite demandé Ryiad Mansour. « Nous ne pouvons pas nous le permettre », a-t-il estimé, avant d’inviter la communauté internationale à saisir l’occasion qui se présente pour agir. Il a regretté à cet égard que la réunion du Quatuor ait été plusieurs fois reportée et a souligné l’importance de l’Initiative de paix arabe. M. Mansour a aussi estimé qu’il faudrait reprendre les éléments de la solution formulée devant le Conseil de sécurité le 18 février, par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Israël doit également respecter la sensibilité et le caractère sacré des lieux saints chrétiens et musulmans, a ajouté Riyad Mansour, appelant notamment Israël à ne pas faire obstacle aux célébrations de Pâques à Bethlehem et à Jérusalem. M. Mansour a enfin souligné les efforts récents de réconciliation entre les différentes factions du peuple palestinien, ainsi que la mise en œuvre du plan d’édification de l’État de Palestine, qui devrait être achevé en août 2011. Il s’est félicité du fort soutien international que reçoit cette Initiative importante.


M. MERON REUBEN (Israël) a indiqué que depuis le début du mois de mars, « le Hamas et d’autres groupes terroristes » ont lancé 92 roquettes et 141 tirs de portier sur les civils du sud d’Israël. Il ne fait aucun doute que ces attaques sont ciblées, a-t-il dit. Il est étonnant que la communauté internationale puisse donner foi au groupe terroriste qui contrôle Gaza pour mener une enquête indépendante et crédible sur les crimes commis quotidiennement là-bas, a estimé le représentant. M. Reuben a aussi dénoncé l’utilisation de missiles antichars pour attaquer des bus scolaires israéliens, ce qui se produit grâce au passage en contrebande d’armes illégales vers Gaza, a dit M. Reuben, ajoutant que « l’Iran et la Syrie sont les principaux parrains » de ces activités illégales. Il a donné l’exemple d’armes qui ont été dissimulées dans des conteneurs chargés de lentilles et de coton. Il a donc appelé le Conseil de sécurité à tenir un débat sérieux sur ce problème de la contrebande d’armes vers Gaza et à prendre des mesures pour faire cesser ces activités illégales.


En ce qui concerne la bande de Gaza, M. Reuben a attiré l’attention sur « un projet de provocation » qui risque d’attiser le conflit et d’augmenter l’instabilité dans la région. Plusieurs organisations non gouvernementales et autres groupes ont annoncé leur intention d’envoyer une grande flottille de 15 navires, avec plus de 1 000 personnes à leur bord, pour mettre Israël au défi de lever son blocus naval de la bande de Gaza, a-t-il indiqué. Cette action aurait lieu au cours de la deuxième quinzaine de mai 2011 et est organisée par des organisations et des personnes qui ont des liens avec le Hamas et d’autres organisations terroristes, a-t-il dit. M. Reuben a signalé que des mécanismes sont pourtant en place pour permettre à l’assistance humanitaire d’être acheminée vers Gaza par Israël, mécanismes qui sont utilisés notamment par les institutions de l’ONU.


Le bouclage de Gaza « vise à empêcher le passage de terroristes vers cette zone », a-t-il expliqué, avant d’assurer qu’Israël prend des mesures pour améliorer les conditions de vie des Palestiniens dans cette région et en Cisjordanie. Ainsi, en moyenne, 159 camions chargés de vivres sont entrés chaque jour à Gaza durant le deuxième semestre 2010, ce qui est le double du nombre de camions qui l’ont fait le semestre précédent. En outre, début mars 2011, Israël a approuvé 121 projets humanitaires à Gaza, concernant notamment l’éducation de la population et l’évacuation des eaux usées.


« Je réitère l’appel d’Israël aux Palestiniens pour qu’ils nous rejoignent dans des négociations directes sans retard », a enfin déclaré M. Reuben. Tout accord de paix durable doit se fonder sur des engagements de sécurité mutuels, a-t-il rappelé. Ces deux derniers mois, Israël a vu des centaines de projectiles tirés contre son territoire depuis Gaza, et des explosions criminelles ont été commises à Jérusalem. Ce sont des questions de sécurité quotidiennes, qui doivent être réglées dans un futur accord de paix, a estimé M. Reuben. Le peuple juif, qui célèbre cette semaine la fête de « Passover », réaffirme son engagement en faveur de la liberté pour tous les peuples, a-t-il dit. Il a, à cet égard, réitéré la demande israélienne de voir le soldat Gilad Shalit libéré par le Hamas.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a notamment indiqué, en se référant à l’actualité dans les pays de la région du Moyen-Orient, que le rapport de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le conflit à Gaza (rapport Goldstone) « était de retour à la « une » des journaux ». Elle a noté que le juge Goldstone avait « reconnu récemment dans la presse qu’Israël n’avait pas volontairement ciblé des populations civiles pendant l’opération « Plomb durci » de la fin 2009 et du début 2010. Elle a ajouté que le juge Goldstone avait en outre estimé que, pour sa part, le Hamas n’a pas mené d’enquête transparente et exhaustive sur les agissements de ses membres pendant cette opération. Après avoir exhorté le Hamas à mener des investigations transparentes, Susan Rice a abordé la situation au Liban, estimant entre autres que le Conseil de sécurité doit « rester ferme » sur la nécessité que la souveraineté du pays soit pleinement respectée, « cela par le biais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil ». « Les États-Unis appuient le Tribunal spécial pour le Liban et appellent toutes les parties à ne pas interférer dans ses travaux », a-t-elle ajouté. Concernant la Syrie, Mme Susan Rice a fait part de la « profonde préoccupation » des États-Unis suite à la parution de rapport d’organisations humanitaires faisant état d’assassinats de manifestants agissant de manière pacifique et de brutalités commises par le Gouvernement. Elle a ainsi exhorté le Gouvernement de la Syrie à autoriser l’accès des médias étrangers aux zones troublées ainsi que celui des travailleurs humanitaires désireux d’évaluer la gravité de la situation sur le terrain. « Le Gouvernement syrien doit respect les droits de son peuple », a-t-elle insisté.


M. NAWAF SALAM (Liban) s’est fait l’écho du sentiment de « profonde frustration » ressenti dans le monde arabe, après l’échec du Conseil de sécurité cette année à s’exprimer sur la question sensible des activités israéliennes de peuplement illégales. Ces activités sapent les chances de parvenir à une solution à deux États, a-t-il expliqué. Le représentant a aussi condamné le fait que, deux ans après l’adoption de la résolution 1860 (2009), Israël continue à imposer un blocus immoral et illégal à la bande de Gaza et à perpétrer des attaques contre les civils de cette région. Il est du devoir du Conseil de sécurité de contraindre Israël à respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international, du droit international humanitaire, des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, afin de protéger les civils à Gaza et dans tout le Territoire palestinien occupé.


M. Salam a relevé que le Gouvernement israélien préfère continuer à étendre ses colonies plutôt que d’œuvrer pour la paix. Cela bloque les efforts de paix conduits par le Gouvernement des États-Unis, a-t-il ajouté. Nous sommes aussi déçus du report de la réunion du Quatuor, a indiqué M. Salam. Le Quatuor doit énoncer un calendrier pour le règlement du conflit d’ici à août 2011, a-t-il rappelé, tout en précisant ne pas soutenir l’idée d’un arrangement provisoire qui ne contiendrait pas la solution à deux États. L’Autorité palestinienne a accéléré ses progrès dans l’élaboration d’un cadre lui permettant d’assumer ses fonctions gouvernementales, a ensuite relevé M. Salam. Cependant, le rapport du Secrétaire général note que la principale entrave au bon fonctionnement des institutions dans un futur État palestinien découle de la poursuite de l’occupation israélienne. D’après la Banque mondiale, l’Autorité palestinienne est en bonne voie pour édifier un État, a-t-il aussi relevé, citant également le Fonds monétaire international (FMI), qui estime possible pour l’Autorité palestinienne de mener des politiques économiques sérieuses.


M. PHILIP JOHN PARHAM(Royaume-Uni) a observé que le Moyen-Orient avait connu beaucoup de changements au cours des derniers mois. Les principales leçons à retenir sont que les manifestations traduisant les aspirations des peuples à la liberté ne peuvent jamais être écrasées, a-t-il constaté. Le représentant britannique a condamné fermement la violence et la répression des manifestations en Syrie et au Yémen. « De même, ce serait une honte et une source d’instabilité pour la région si les espoirs des Palestiniens pour la liberté et un État qui soit le leur n’étaient pas concrétisés alors que toute la région se transforme », a-t-il souligné.


Le représentant a jugé essentiel que des progrès urgents soient réalisés dans le processus de paix. Il faut sortir de l’impasse actuelle, a-t-il dit. Les parties devraient s’engager dans un cycle de négociations directes, reposant sur un ensemble de paramètres clairs connus de tous. Pour des progrès crédibles, les dirigeants des deux parties doivent faire davantage pour se rapprocher et restaurer la confiance, a-t-il préconisé. Les violences commises par les deux camps en présence doivent ainsi cesser, ainsi que les activités israéliennes de colonisation et de peuplement des terres palestiniennes, qui sont illégales et sapent la confiance et les perspectives de paix. Enfin, a-t-il ajouté, il faut améliorer l’accès à Gaza, le bouclage de cette zone alimentant l’extrémisme et la violence.


M. JOSÉ FILIPE MORAES CABRAL (Portugal) a souligné que les événements au Moyen-Orient changeaient la région et a condamné la répression par la violence de manifestations à caractère pacifique. La violence et la répression ne peuvent jamais être une réaction appropriée, a-t-il dit, prônant le dialogue entre les tenants du pouvoir et les manifestants. M. Moraes Cabral a, en outre, déploré le statu quo et l’impasse dans lesquels sont les négociations israélo-palestiniennes. Il a demandé aux parties de faire face à leurs responsabilités et d’éviter une escalade de la violence. Il s’est aussi dit préoccupé par la situation humanitaire à Gaza et a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 1860 du Conseil de sécurité. M. Moraes Cabral a condamné la poursuite des activités israéliennes illégales de peuplement, de construction de colonies et de destruction de maison et d’infrastructures palestiniennes. Il a appuyé les efforts de réconciliation entre les Palestiniens engagés par le Président Mahmoud Abbas. Il a également demandé la tenue d’une nouvelle réunion du Quatuor le plus tôt possible.


M. LI BAODONG (Chine) a soutenu la solution visant à reconnaître un État indépendant de Palestine, souverain et vivant en paix côte-à-côte avec Israël. Il a regretté que les négociations israélo-palestiniennes soient actuellement dans une impasse et que des tensions soient croissantes dans la bande de Gaza. Il a espéré que les parties honoreront leur engagement d’établir et respecter un cessez-le-feu. Face aux difficultés qui s’accroissent, la communauté internationale devrait être plus unie et mieux coordonner ses efforts en vue de faciliter les pourparlers de paix, a estimé le représentant de la Chine. Nous espérons que le Quatuor jouera le rôle actif qui lui revient et qu’une solution sera trouvée pour pouvoir sortir de l’impasse au Moyen-Orient, a-t-il dit. Le représentant a indiqué que la Chine appuie un rôle accru du Conseil de sécurité dans le processus de paix israélo-arabe pour trouver une solution au Moyen-Orient. La Chine a toujours appuyé la juste cause du peuple palestinien en fournissant une assistance pour alléger les souffrances de ce peuple et soutenir la mise en place d’un État de Palestine, a-t-il précisé.


M. KIO AMIEYEOFORI (Nigéria) a souligné que la Feuille de route du Quatuor offrait de bons éléments de paix et de progrès, les parties devant les accepter. L’objectif de proclamer un État libre et indépendant de Palestine en septembre prochain sera difficile à atteindre si le cercle vicieux des violences se poursuit dans la région, a-t-il dit. Il a engagé Israël à prendre des mesures concrètes pour geler toute activité de peuplement et de colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Il a également appelé les deux parties à faire montre de retenue. Le représentant a estimé que la situation présentait de nouvelles occasions pour toutes les parties de démontrer leur engagement en faveur de la paix. Les parties devraient montrer leur volonté de s’engager à nouveau dans un règlement des questions clefs qui concernent le conflit au Moyen-Orient, a-t-il conclu.


Mme MIRSADA ČOLAKOVIĆ (Bosnie-Herzégovine) a exprimé sa préoccupation concernant l’absence de progrès dans le processus de paix au Moyen-Orient. Elle s’est aussi inquiétée de l’escalade de la violence et a appelé les parties à respecter pleinement le droit international humanitaire. Rappelant le calendrier établi pour conclure les négociations, elle a demandé que soient accélérées les actions à mener et a rappelé la responsabilité, à cet égard du Conseil de sécurité, du Quatuor et de la Ligue des États arabes. Mme Čolaković a aussi exprimé sa déception face à l’approbation, par le Gouvernement d’Israël, de la construction de 942 unités de logement au titre des activités de peuplement menées dans le Territoire palestinien occupé. Elle a souligné le caractère illégal de ces mesures.


La Bosnie-Herzégovine ne reconnait pas l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, et cette question doit être résolue directement entre les parties, a ajouté la représentante. Elle a aussi plaidé en faveur de la protection des civils, appelant les parties à faire preuve de retenue. Elle a engagé les parties israélienne et palestinienne à mettre en œuvre les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité, des Principes de Madrid, de la Feuille de route et d’autres accords pertinents. Quant à la situation régnant dans la bande de Gaza, elle a demandé que les points de passage soient ouverts pour y permettre la libre circulation de l’aide humanitaire. La contrebande d’armes vers Gaza doit également cesser, a-t-elle ajouté.


M. GÉRARD ARAUD (France) a déclaré que les aspirations du peuple palestinien en faveur d’un État viable et souverain, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël « ne sont pas moins légitimes que celles qui s’expriment partout dans la région ». « Nous devons y répondre, ainsi qu’à celles du peuple israélien en faveur de la sécurité et de l’intégrité régionale », a-t-il ajouté. Expliquant que la France considère qu’il n’y a pas d’alternative à une solution négociée pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, il a noté que son pays avait ainsi plaidé pour un endossement par le Quatuor des paramètres définis par le Conseil de sécurité le 18 février dernier, « afin que puissent reprendre sur cette base des négociations directes entre les parties sur l’ensemble des questions du statut final ». « Le nouveau report de la réunion du Quatuor, que nous déplorons, ne contribue pas à nous rapprocher de cet objectif. Les envoyés du Quatuor se réuniront le 5 mai. Ils doivent travailler en ce sens », a demandé M. Araud, estimant qu’une impasse durable pour le processus de paix risque de décrédibiliser la solution à deux États et d’entraîner une dégradation de la situation sur le terrain. « La France reste mobilisée pour obtenir des résultats significatifs avant l’échéance fixée par le Quatuor en septembre 2011 », a-t-il assuré.


M. Gérard Araud a de plus fait observer que la reconnaissance de l’État de Palestine est une des options à laquelle la France réfléchit avec ses partenaires européens, dans l’optique de créer un horizon politique à même de relancer le processus de paix. « Si nous retenions cette solution, elle devrait favoriser une reprise des négociations sur la base des paramètres internationaux bien connus. Outre la réaffirmation de notre attachement indéfectible à la sécurité d’Israël, elle serait assortie d’un message politique clair afin de dissuader les deux parties de poursuivre des stratégies unilatérales ou d’imposer des faits accomplis sur le terrain qui nuisent aux efforts de paix », a-t-il relevé. Concernant Gaza, le représentant de la France a condamné les conséquences humanitaires des opérations militaires israéliennes intervenues en réponse aux tirs de roquettes, et qui ont entraîné la mort de plusieurs civils dans la zone. « La résolution 1860 du Conseil de sécurité offre le cadre approprié pour la mise en œuvre d’une trêve durable, à laquelle nous appelons, ainsi qu’à la levée du blocus », a-t-il dit.


« Au Liban, nous souhaitons que les parties s’en tiennent à la plus grande retenue et continuent de coopérer dans le cadre de la commission tripartite pour éviter tout dérapage le long de la Ligne bleue. La formation d’un nouveau gouvernement n’a pas encore abouti. Mais les autorités libanaises doivent respecter toutes les obligations internationales du pays, en particulier celles touchant au Tribunal spécial et à la résolution 1701 », a également souligné le représentant de la France.


M. PETER WITTIG (Allemagne) a affirmé que, quatre mois avant l’échéance de septembre, l’urgence de résoudre la question israélo-palestinienne se faisait pressante. Chaque jour qui passe sans progrès politique crédible est un jour perdu, a-t-il dit. Cela ne peut plus durer, a-t-il déclaré, mettant l’accent sur la nécessité de sortir de l’impasse. Il n’y a pas d’autre alternative qu’une solution à deux États, a-t-il assuré. Il a souligné l’importance que les États-Unis soient pleinement engagés dans la reprise en main des rênes du processus et a demandé au Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et au Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahu, de faire montre de souplesse. Les activités israéliennes de construction et de peuplement de colonies doivent cesser immédiatement, a notamment estimé M. Wittig, estimant qu’elles rendaient impossible une solution à deux États. Il est temps, a jugé le représentant de l’Allemagne, d’arriver à un règlement définitif global du conflit israélo-palestinien et à la fin de l’occupation, qui a commencé en 1967. Une action déterminée de la communauté internationale et des parties elles-mêmes est nécessaire. Le statu quo n’est ni durable ni tenable, a-t-il ajouté, soulignant que l’objectif à atteindre demeurait celui d’un accord-cadre portant sur toutes les questions ayant trait au statut final d’ici au mois de septembre 2011.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a condamné les actes odieux qui ont causé des pertes de vies innocentes, après une escalade de la violence dans la bande de Gaza et dans le sud d’Israël. Elle a appelé les parties à respecter le droit international humanitaire et à protéger les civils. Mme Viotti a regretté l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix et en particulier le report de la réunion du Quatuor. Elle a invité le Conseil de sécurité à jouer un plus grand rôle de soutien au processus de paix. Elle a d’ailleurs soutenu l’idée d’envoyer une mission du Conseil sur le terrain. Mme Viotti a ensuite estimé que l’annonce de la construction de presqu’un millier de nouveaux logements israéliens à Gilo démontre que l’on s’éloigne du discours politique prônant une solution à deux États. Les activités de peuplement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont illégales et constituent un obstacle à la paix, a-t-elle rappelé.


La représentante du Brésil a apprécié le rapport présenté par Robert Serry, Coordonnateur spécial pour le processus de paix, sur les progrès accomplis par l’Autorité palestinienne dans ses efforts d’édification d’un État. Elle a notamment relevé les progrès réalisés dans la fourniture de soins de santé à la population palestinienne. D’un autre côté, la situation à Gaza reste une grande source de préoccupation, a-t-elle dit, se félicitant des mesures prises par Israël pour alléger les souffrances du peuple palestinien et appelant à la levée du blocus. En ce qui concerne le Liban, Mme Viotti a dit attendre avec intérêt la formation d’un nouveau gouvernement dans ce pays, dans l’espoir de voir un Liban démocratique, prospère, stable et souverain.


M. ZAHEER LAHER (Afrique du Sud) a affirmé que la communauté internationale pourra tirer des enseignements importants des changements démocratiques qui se produisent au Moyen-Orient, lesquels rendent impossible la poursuite du statu quo dans les négociations israélo-palestiniennes. Le représentant, qui a appelé à un soutien de la communauté internationale au renforcement des institutions palestiniennes, s’est également dit préoccupé par le bouclage incessant de Gaza, qui a exacerbé les souffrances des citoyens ordinaires. Il a condamné les attaques perpétrées contre Gaza et Israël, exhortant les parties à faire montre de retenue. Il a estimé que les événements qui se produisent dans le monde arabe pourront avoir un impact sur la situation israélo-palestinienne, demandant au Conseil de sécurité et aux autres parties prenantes de redoubler d’efforts en vue d’une solution globale.


M. PANKIN (Fédération de Russie) a estimé que tenter de reporter l’application d’une solution au Moyen-Orient serait une « grave erreur ». Il a regretté notamment la décision de différer la tenue de la réunion du Quatuor, alors que des partenaires comme la Fédération de Russie avaient effectué un important travail préparatoire. La reprise des négociations est compliquée par l’attitude de ceux qui continuent à faire la sourde oreille et ne veulent pas renoncer à des actions unilatérales, a-t-il expliqué. Il a cité et dénoncé en particulier la pratique d’implantation de colonies de peuplement menée par Israël. Il a aussi regretté les pertes en vies humaines survenues à Gaza début avril et appelé les parties à mettre en œuvre les dispositions de la résolution 1860. Le représentant a aussi appelé à lever le blocus à Gaza, tout en soulignant l’importance d’assurer le passage de l’aide humanitaire dans cette région. Nous regrettons le meurtre d’un militant italien pour la paix et demandons que la sécurité soit assurée dans la bande de Gaza, a ajouté le représentant.


Le représentant russe a appelé le Conseil et la communauté internationale à relancer les efforts diplomatiques pour sortir les négociations de l’impasse. Une mission du Conseil de sécurité au Moyen-Orient est tout à fait d’actualité, a-t-il estimé, car elle permettrait d’écouter les préoccupations légitimes des parties et de rechercher les points de convergence. La solution à la question du Moyen-Orient ne peut être trouvée et appliquée que si elle englobe les trois volets, palestinien, syrien et libanais de la crise, a estimé le représentant russe. Il a cependant souligné que toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Syrie ou d’autres États de la région était inacceptable. Il a aussi appelé de ses vœux la formation d’un gouvernement libanais.


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a estimé que l’absence de progrès en vue de la reprise de négociations directes entre Israël et la Palestine contribuait à accroître les violences dans la région. Le principal obstacle à cette reprise des pourparlers de paix est l’absence de confiance mutuelle, a-t-il dit. Il a jugé impératif que les espoirs soulevés au cours des deux dernières années en faveur de la naissance d’un État palestinien ne soient pas perdus. Le représentant a espéré que les parties reprendront les pourparlers sans nouveau délai. Il a espéré que ceux-ci mèneront à un règlement global et définitif du conflit au Moyen-Orient, a dit M. Singh Puri. Il a ainsi appelé les deux parties à faire montre de flexibilité, d’esprit de compromis et de volonté politique.


À SUIVRE…


À l’intention des organes d’information • Document non officiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire