13 avril, 2011

Hulot candidat en 2012, son projet "incompatible" avec la politique de la majorité

AFP
Nicolas Hulot déclare sa candidature à la présidentielle à Sevran, en Seine-Saint-Denis, le 13 avril 2011
Nicolas Hulot déclare sa candidature à la présidentielle à Sevran, en Seine-Saint-Denis, le 13 avril 2011 Bertrand Guay AFP

Nicolas Hulot s'est déclaré mercredi candidat pour 2012 afin de bâtir "une société nouvelle, écologique et sociale", un projet selon lui "incompatible" avec la politique de la majorité, mais il est resté flou sur ses intentions pour la primaire d'EELV.

L'animateur d'Ushuaïa a certes sollicité le soutien des écologistes, et notamment, "s'ils le souhaitent", de ses "amis" d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), mais n'a jamais évoqué dans son discours d'une demi-heure les primaires du parti écologiste, prévues fin juin-début juillet, auxquelles l'ex-juge Eva Joly est notamment candidate.

Il "marginalise les primaires d'EELV", a résumé le politologue Daniel Boy (Cevipof).

Pour le député Yves Cochet, un de ses partisans, "il n'y aucun problème d'aventure isolée et individuelle de Nicolas". Il va "bien évidemment rencontrer les militants d'EELV et d'autres. Et puis ensuite il y aura les primaires".

S'exprimant à Sevran, en banlieue parisienne défavorisée, M. Hulot a insisté sur l'importance de la diversité et appelé la jeunesse à l'aider pour mener à bien ce "changement de cap" souhaité.

"J'ai franchi un cap", a déclaré l'animateur télé de 55 ans, qui avait déjà songé à être candidat à l'Elysée en 2007.

"Changer de cap" est revenu comme un leitmotiv dans son discours de candidature. Après un engagement "utile", notamment avec sa fondation, sa "responsabilité maintenant est de passer à une autre étape", a-t-il dit. "J'ai donc décidé d'être candidat à l'élection présidentielle et de mettre le capital de confiance que j'ai essayé de construire au seul service du changement, avec d'autres".

"Ma seule ambition est de contribuer à ouvrir la voie d'une société nouvelle écologique et sociale", a ajouté M. Hulot devant des dizaines de journalistes.

Il a sollicité le soutien des écologistes "et notamment, évidemment s'ils le souhaitent, de ceux dont je me sens les plus proches, mes amis d'Europe Ecologie-Les Verts", mais s'est adressé plus largement à "toutes celles et tous ceux qui ne se résignent pas au déclin conjoint de l'humanité et de la nature".

En revanche, M. Hulot a clarifié son positionnement réclamé par certains EELV et socialistes comme Jean-Marc Ayrault: "le projet d'un nouveau modèle de développement est de mon point de vue incompatible en l'état avec les politiques que le pouvoir en place développe en France".

Sa candidature "se situe à l'opposé des choix, des méthodes et de la vision de la majorité actuelle", a-t-il insisté. Pour le député strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen, M. Hulot a clarifié en partie ses intentions et entend inscrire son projet écologique "au coeur d'un projet social". Un autre strauss-kahnien, Michel Destot, a retenu "l'incompatibilité entre les politiques menées par la majorité présidentielle et les préoccupations environnementales".

Mais M. Hulot ne veut pas donner "blanc-seing à ceux qui, à gauche ou au centre, se proposent de diriger le pays". "Dans mon esprit, il n'y aura aucun soutien automatique à qui que ce soit", a affirmé celui qui "souhaite favoriser l'émergence d'une nouvelle majorité politique". "Seul je ne pourrai rien", a-t-il martelé.

Appelant à une redistribution des richesses, de "nouvelles solidarités", notamment avec le sud, il s'en est pris au "monde opaque de la finance", au "capitalisme sauvage", évoquant également précarité, chômage, "piège de l'endettement", "perte des repères".

Après sa déclaration, Nicolas Hulot s'est esquivé par une porte dérobée, sans répondre aux questions, laissant sur leur faim les journalistes et certains habitants qui n'avaient pu approcher la star cathodique désormais candidate.

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