01 avril, 2011

Crise en Côte d'Ivoire: Gbagbo traqué, encerclé, et même en fuite?

D'après Jeune Afrique, le président battu aurait fui. Sa situation semble désespérée.

De la fumée s'échappe du centre ville d'Abidjan
De la fumée s'échappe du centre ville d'Abidjan | REUTERS

Abandonné par ses soutiens
L'évènement déterminant de la journée de jeudi n'a pas forcément été l'encerclement d'Abidjan par les forces rebelles. Mais la fuite du général Mangou, homme fort du régime Gbagbo, qui par son autorité et son charisme avait tenu l'armée à bout de bras. Réfugié dans l'ambassade d'Afrique du Sud avec femme et enfants, il lâche le président déchu, envoyant le signal que pour lui, la partie est perdue.

Lâché par les pays voisins
D'après le spécialiste de l'Afrique, Antoine Glazer dans Le Figaro, "le Burkina Faso et le Nigéria ont probablement contribué à armer et entraîner les forces rebelles." Et ce discrètement, car une partie des pays de la région étaient favorable au président sortant (l'Angola par exemple), et que le Nigéria, principale force de la région, a une présidentielle et des législatives sur le feu ces prochains jours. Mais le résultat est là: la progression des forces pro-Ouattara a été fulgurante.

Entouré par un dernier carré de fidèles
Si l'issue de ce qui est en train de devenir la bataille d'Abidjan ne fait guère de doute, son déroulement, lui, peut varier. Cela va dépendre de la volonté de Gbagbo de se battre jusqu'au bout, dans son quartier de la ville bunkérisé, entouré par un mouvement de jeunesse appelé les Jeunes Patriotes, fanatisés par Charles Blé Goudé, leur leader. Abidjan, où 55% des électeurs ont voté Gbagbo à la dernière présidentielle (qui remonte à fin novembre!): mais un soulèvement populaire en faveur du président sortant paraît peu probable. C'est surtout la lassitude qui prévaut parmi les civils, confrontés depuis des mois à des restrictions sévères (approvisionnement en nourriture difficile, difficultés pour retirer de l'argent à la banque, milices nocturnes pour se protéger des pillards...)

Acculé sans porte de sortie?
D'après Libération, des diplomates s'activent en coulisses pour proposer (à nouveau) à Gbagbo une porte de sortie en exil. Mais rien ne dit que les violences cesseraient avec le départ du président sortant. Alassane Ouattara a assuré que "son intégrité physique sera assurée". "Il reste à savoir si le camp Gbagbo comprend que le jeu est fini ou s'il préfère jouer Fort Alamo", résume un diplomate, cité par lemonde.fr. Un haut responsable militaire confie au Parisien son analyse: "Gbagbo ne partira que les pieds devant." Même s'il quittait le pays, la justice internationale cherchera à lui mettre le grappin dessus. Pourtant, d'après Jeune Afrique, le président déchu est en fuite.

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