17 avril, 2011

Burkina: des soldats tirent en l'air dans une ville de l'est

OUAGADOUGOU - Des soldats ont tiré en l'air dimanche soir pendant environ deux heures dans une ville de l'est du Burkina Faso, Tenkodogo, après des actions similaires de mutins ces jours-ci à Ouagadougou et à Pô (sud), ont indiqué des témoins.

"Aux environs de 17 heures, des militaires ont tiré en l'air dans leur camp avant d'aller en ville. Ils sont allés faire un tour au marché. Les commerçants ont pris peur et ont fermé", a déclaré à l'AFP un habitant joint au téléphone depuis Ouagadougou.

"Il n'y pas eu de casse ni de pillage à ma connaissance", a-t-il précisé.

"Les militaires retirent les véhicules et les motos des particuliers. Ils sont à moto ou à bord de véhicules. Ils ont tiré des rafales avec leur kalachnikov", a dit un autre habitant.

Selon un autre habitant de Tenkodogo, ville située à 185 km de la capitale, "les tirs se sont arrêtés vers 19 heures (locales et GMT)".

Tenkodogo est la troisième ville burkinabè à être gagnée depuis jeudi par des tirs de militaires après Ouagadougou, jeudi et vendredi, et Pô, de samedi soir à dimanche.

A Pô, ville symbole pour le pouvoir située à 143 km de Ouagadougou, les autorités ont engagé dimanche des négociations avec les mutins qui s'étaient livrés à des pillages.

Selon un habitant, ils avaient saccagé samedi soir les maisons de deux chefs militaires.

Dans la capitale des soldats de trois garnisons ont commencé leur mutinerie jeudi et vendredi, en réclamant notamment des primes. Ils ont tiré en l'air, en se livrant également à des pillages, ce qui a déclenché des manifestations de vive protestation de commerçants.

Le calme était revenu dans la nuit de samedi à Ouagadougou à la suite du couvre-feu de 19H00 à 06H00 (locales et GMT) instauré le même jour par le ministère de la Sécurité, selon des témoins.

Le régime du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987 à la suite d'un coup d'Etat, est confronté depuis février à une série de contestations de plusieurs secteurs de la population dont des jeunes, des magistrats et des militaires.

(©AFP /

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