07 mars, 2011

Pays du Sud. Les femmes séropositives plus responsables que les hommes ?

letelegramme.comSelon une étude de l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida, les femmes des pays du Sud touchées par le sida sont de plus en plus nombreuses à prendre conscience de la gravité de la maladie, contrairement aux hommes. Elles se déplacent plus souvent qu'eux aux centres de dépistages, et par conséquent, sont traitées plus rapidement.

Les femmes séropositives des pays du Sud s'en sortent plutôt mieux que les hommes dans la même situation, utilisant plus qu'eux les services de dépistage et de traitement. A l'occasion de la Journée de la femme de demain, 16 études de chercheurs de l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida (ANRS) dressent le portrait de ces femmes victimes du sida.

Un ouvrage de 256 pages regroupant ces études est libre d'accès sur le site de l'ANRS, sous le titre "Les femmes à l'épreuve du VIH dans les pays du Sud". Ces études ont été réalisées notamment au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, mais aussi en Thaïlande ou au Cambodge.

Plus de honte dans les centres de traitement

Parmi les différents chiffres de l'étude, ressort celui, impressionnant, des femmes atteintes par le virus du sida : 80% de ces femmes vivent en Afrique. Certes plus fragiles et plus atteintes, ces femmes, accèdent néanmoins depuis quelques années, plus tôt au dépistage et donc au traitement, ce qui "réduit la surmortalité importante liée à une prise en charge tardive".

D'où vient cette prise de conscience et de responsabilité ? Les auteurs de l'ouvrage y voient la charge du cadre du programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Dépistées lors de ce programme, mères ou futures mères se sentent plus responsables et ne ressentent pas de honte à être vues dans des centres de traitement.

Un tabou pour les hommes

Quand aux hommes, souvent stigmatisés pour leur comportement à risques (multiplicité de partenaires, relations forcées, vulnérabilité des prostituées...), ils restent muets sur leur séropositivité. Par exemple au Cameroun, le traitement antirétroviral reste "un objet de dissimulation" pour eux, alors qu'il est "un support de relations sociales pour les femmes".

A voir
> Carte de répartition mondiale des porteurs du VIH en 2007. (ONUSIDA)

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