21 mars, 2011

Libye: Berlusconi souhaite que l'Otan prenne le commandement des opérations

ROME - Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a demandé lundi soir que l'Otan prenne en main le commandement des opérations de la coalition internationale en Libye, au cours d'une conférence de presse à Turin, dans le nord de l'Italie.

"Nous souhaitons que le commandement des opérations passe à l'Otan et qu'il y ait une coordination différente de celle qui existe actuellement", a-t-il dit, cité par les agences italiennes.

Le chef du gouvernement a également assuré que les avions italiens "ne tirent pas et ne tireront pas", se limitant à patrouiller pour assurer la zone d'exclusion aérienne ("no fly zone") décidée par l'ONU. Des pilotes de chasse italiens ont cependant affirmé dans la matinée avoir réalisé "avec succès" leur mission visant à détruire la DCA des troupes fidèles de Mouammar Kadhafi dans la région de Benghazi.

"Nous vivons des moments particuliers et nous avons dû souligner encore une fois ces dernières heures qu'il est essentiel pour nous de définir clairement les objectifs de la mission en Libye dans le cadre de la résolution de l'ONU: no-fly zone, instauration de l'embargo et protection des civils", a ajouté M. Berlusconi, selon la même source.

Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini avait plaidé à Bruxelles pour que l'Otan prenne le commandement de l'opération militaire en Libye faute de quoi, a-t-il laissé entendre, Rome pourrait ne plus autoriser l'usage des bases italiennes.

"Si l'Otan n'assure pas rapidement la coordination des opérations militaires, nous devrons étudier un moyen pour que l'Italie assume elle-même la responsabilité du contrôle des bases" situées sur son territoire, a dit M. Frattini à l'issue d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères consacrée à la Libye.

"C'est l'Otan qui doit prendre l'initiative", a insisté M. Frattini, en regrettant que chaque pays de la coalition agisse, selon lui, sans en informer ses partenaires. "Tous les membres de la coalition ont besoin de savoir ce que font les autres et l'Otan a l'expérience pour ça", a-t-il dit.

Dans la soirée, M. Frattini a précisé que si un accord en ce sens n'était pas atteint au sein de l'Otan, l'Italie envisagerait "un commandement national séparé pour gérer les opérations militaires".

"Si un accord n'était pas atteint entre les pays alliés sur cette option, l'Italie envisagerait l'idée d'instituer son propre commandement national séparé pour gérer les activités de commandement et de contrôle de toutes les opérations militaires en application de la résolution 1973 qui prévoient l'utilisation des sept bases que notre pays a mises à disposition pour la mission en question", indique un communiqué.

Plusieurs pays de l'Otan, comme la Turquie ou la France, refusent à ce stade que l'organisation soit en première ligne de l'intervention en Libye, de crainte de s'aliéner les pays arabes.

(©AFP

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