14 mars, 2011

Le G8 débat d'une éventuelle action militaire en Libye et du séisme au Japon

PARIS (AFP)

AFP

Nicolas Sarkozy et Hillary Clinton, le 14 mars 2011 à l'Elysée.

Une éventuelle action militaire en Libye où les forces de Mouammar Kadhafi progressent et les conséquences du séisme au Japon, notamment nucléaires, devaient être débattues lundi soir et mardi lors d'une réunion à Paris des ministres des Affaires étrangères des pays du G8.

Divisés sur les moyens de mettre un terme au règne du dirigeant libyen - bombardements, zone d'exclusion aérienne, fourniture d'armes à l'opposition -, les Occidentaux sont pris de vitesse par la réalité du terrain et la reprise de territoires par l'armée libyenne.

Pour sa part, l'ambassadeur russe à l'ONU Vitaly Churkin a estimé lundi que des "questions fondamentales" devaient encore être réglées avant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, illustrant la division du Conseil de sécurité sur le sujet.

Peu explicite jusqu'à présent, la position américaine est aussi très attendue sur une éventuelle opération militaire souhaitée par Paris et Londres, officiellement pour protéger la population civile libyenne.

Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu lundi soir pendant une heure avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, donnant ainsi le coup d'envoi à deux jours de rencontres informelles entre les ministres des Affaires étrangères du G8.

Mme Clinton n'a fait aucune déclaration à l'issue de cette rencontre.

AFP/POOL

Nicolas Sarkozy et Hillary Clinton en réunion, le 14 mars 2011 à l'Elysée.

"Aucune option n'est exclue", a réaffirmé lundi le ministère français des Affaires étrangères, sans dire si un accord se dessinait sur un projet de résolution aux Nations unies, préalable à tout acte de guerre.

Pour Paris, l'objectif est "d'aller très vite à l'ONU" avec un dépôt de projet de résolution au plus tôt, en étant "le plus large possible" dans sa formulation sur un recours à la force aérienne, sans focalisation sur une zone d'exclusion aérienne, selon la source proche du dossier.

Alors que les troupes du colonel Kadhafi engrangent les victoires, la réaction internationale, si un consensus intervient sur une action militaire, risque toutefois d'arriver trop tard.

"L'efficacité aurait été plus grande au moment où les forces du colonel Khadafi étaient relativement inorganisées au début du conflit", estime Jean-Pierre Maulny, de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "Plus on attend et plus l'engagement devra être important", précise-t-il.

Raids aériens ciblés ou zone d'exclusion aérienne devraient au mieux ralentir l'avancée de troupes terrestres, mais pas l'interdire.

En fin de semaine, les Européens n'étaient pas parvenus à s'accorder sur une option militaire, pas plus que sur une reconnaissance du Conseil national de transition libyen (CNT, opposition), deux pas déjà franchis par Paris.

La France préside cette année l'instance regroupant les huit puissances les plus industrialisées (Etats-Unis, Russie, Japon, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Canada) et compte se saisir de ce levier pour faire avancer ses positions.

Après l'accord de la Ligue arabe pour une intervention militaire aérienne, l'opposition libyenne, désormais sur la défensive, devrait à nouveau donner de la voix pour exhorter les Occidentaux à la soutenir. Elle a menacé les pays hésitants d'être privés, si le CNT accède au pouvoir, de l'exploitation des gisements de pétrole libyens.

Les ministres, reçus lundi soir par le président Nicolas Sarkozy, devaient débuter ensuite un dîner de travail par le désastre survenu au Japon et ses éventuelles conséquences en matière de sécurité nucléaire.

"Le ministre japonais, Takeaki Matsumoto, pourra aider les Etats membres du G8 à mieux définir les modalités de leur action à court, mais aussi à moyen et long terme pour aider le Japon à surmonter cette épreuve", selon Paris.

Une nouvelle session de travail est prévue mardi matin avant une conférence de presse commune des ministres.

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