04 mars, 2011

Conquête de l'étalon du Yennenga 2011: La bataille sans merci des cinéastes africains pour le titre le plus prestigieux du 7ème art


Si certains sont arrivés à cette 22ème édition pour avoir des prix spéciaux, des poulains et autres, les Maliens, Burkinabé, Béninois, Algériens et Marocains, quant eux, visent le seul étalon de Yennenga de la compétition. C'est pourquoi, les 18 concurrents à cette prestigieuse distinction sont en train de se défendre, avec des fortunes diverses, en attendant le verdict de demain au stade du 4 Août à Ouagadougou.

Pour les autres pays en compétition au FESPACO 2011, le Mali doit s'estimer heureux pour avoir déjà raflé trois étalons. Pour le Maroc et le Burkina Faso, avec trois longs métrages présentés dans la compétition, ont augmenté leurs chances d'enlever ce trophée prestigieux, au détriment des autres pays qui présentent moins de films la compétition.

D'après les cinéastes algériens, le Mali, avec trois étalons, le Maroc et le Burkina Faso deux étalons chacun, ne doivent plus s'inquiéter comme l'Algérie qui n'a jamais été primée. Tout comme le Bénin, qui ne s'est pas pour le moment hissé sur la première marche du podium. Sauf que, cette année, le Bénin espère avoir son premier étalon avec le film sur la corruption de Sylvestre Amoussou, un habitué du Fespaco, qui a déjà glané beaucoup de prix avec ses différents films. Mais cette année, avec la campagne de médiatisation que le réalisateur Béninois est en train de faire pour la promotion de son film '' Un pas avant-les dessous de la corruption'', qui est bien apprécié, on peut penser que l'étalon n'est pas hors de sa portée. Les réalisateurs des trois films burkinabé, dans la catégorie de longs métrages, sont aussi confiants, surtout Missa Hebie, des films " En attendant le vote … " " Le poids du Serment " de Kollo D. Sanou, tout comme la seule femme en compétition dans cette catégorie, Sarah Bouyain, avec son " Notre étrangère ". L'Algérien, Dahmane Ouzid, avec son film " Essaha, (la place) " veut donner le premier étalon du Yennenga à son pays. Dans ce film, il parle de liberté, de démocratie, en un mot tout ce qui se passe dans le Maghreb.

Côté malien, on joue à la discrétion mais avec des atouts à faire valoir, notamment avec " Dah Monzon, la conquête de Samanyana ". Ce film, réalisé par Sidi Fassara Diabaté, a de fortes chances d'enlever l'étalon tant convoité. Si cela se concrétisait, le Mali pourrait alors se prévaloir de remporter, pour la 4ème fois, l'étalon. Mais son réalisateur se veut discret car, pour Sidi, " l'étalon peut être la cerise sur le gâteau, mais nous aurons des prix ". Damonzon, la conquête de Samanyana, est l'histoire du jeune souverain, Da Monzon, qui accède au trône de Ségou. Son objectif premier est de sauter le verrou que constitue Bassi le rouquin. Celui-ci campe à Samanyana en protecteur inflexible des riches territoires aurifères au sud de Ségou.

Le jeune roi utilisera tous les stratagèmes pour tenir sa promesse, celui de venir à bout de Bassi, le redoutable guerrier magicien. Une campagne mémorable, qui nous plonge dans la saveur des histoires sulfureuses de la cour royale, avec ses intrigues, ses secrets de pouvoir, de femmes et de jalousie, où la fiction se tisse sur l'écheveau de la réalité vécue. A côté de ces réalisateurs maliens, burkinabé, marocains et algériens, il y a des Sud-africains, Egyptiens, Tchadiens, Ivoiriens qui espèrent, chacun à son niveau, remporter l'étalon. Ce qui justifie la rudesse de la compétition.

Dans la catégorie des séries télé ou le Mali est représenté par le téléfilm, " Les rois de Ségou " de Boubacar Sidibé et des documentaires. Mais ce sont les 7 membres du jury de la catégorie des longs métrages qui ont plus de pression, car plusieurs pays, qui n'ont jamais été inscrits au palmarès de cette plus grande distinction du cinéma africain, ont changé de fusil d'épaule cette année pour mieux viser la cible. Les résultats seront connus, demain samedi 5 mars, lors de la cérémonie de clôture au stade du 4 Août.
Soumaila GUINDO, Envoyé spécial

Dans les salles de cinéma:
Le film "Les Rois de Ségou" bien accueilli par le public

En compétition dans la catégorie des séries télé de la 22ème édition du Fespaco, le téléfilm ''Les Rois de Ségou'', du réalisateur Boubacar Sidibé a été projeté, pour la première, dans la salle Wemtenga, en présence de l'ambassadeur du Mali au Burkina Faso, le général de Brigade Seydou Traoré et le secrétaire exécutif national de la lutte contre le sida, Malick sène. Il a été très bien accueilli par le public qui, d'ailleurs, en redemande.

C'est dans la salle de cinéma Wemtenga, dans le secteur 26 de Ouagadougou, dans la périphérie de Ouagadougou, qu'a eu lieu cette projection. Le public, venu nombreux, a eu droit à 3 épisodes de 26 minutes. A travers " les rois de Ségou " le réalisateur a voulu donner un moyen à la jeunesse de se faire une idée sur ce qu'a été le passé du royaume bamanan de Ségou. L'ambassadeur du Mali au Burkina Faso, le général de brigade Seydou Traoré, bien qu'étant non connaisseur du 7ème art, pense que l'œuvre de Sidibé a été bien fait : "J'ai beaucoup aimé le jeu des acteurs, la façon dont les séquences se suivent, comment les rôles sont interprétés et la façon même dont la vie sociale à Ségou, en ce temps-là, est rendue. C'est fantastique ". Quant à Malick Séne, il se dit " satisfait de la manière dont certaines valeurs de la société malienne sont mises en valeur. Nous avons vu les grandes valeurs de notre société, qui ont tendance à disparaître maintenant. Mais ce film fait revivre ces grandes valeurs, comme la parole donnée, l'engagement, le rôle du griot dans la société malienne de faire la paix entre les hommes, plutôt que de faire la guerre ". Bon nombre de cinéphiles ont bien aimé le film, qui est fait en français.

Pour le réalisateur, Boubacar Sidibé, qui a eu deux fois le prix de meilleur série télé du Fespaco, " la délégation malienne a accordé plus d'importance au film Da Monzon, la conquête de Samanyana, qu'aux autres films maliens en compétition dans les autres catégories. Même en venant, ils ont dit que c'est le film de Sidi Diabaté qui va représenter le Mali. Nous sommes dans la catégorie des demi-cracks, alors que Da Monzon fait partie des cracks. Nous représentons tous le Mali et nous devrons être traités sur le même pied d'égalité". En tout cas, que ça soit " Da Monzon ", " les rois de Ségou ", " Karim et Doussou " d'Aïda Mady Diallo etc, ils attendent tous demain, samedi 5 mars, pour connaître leur sort avec la proclamation des résultats officiels du Fespaco.
Kassim TRAORE

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