YAOUNDE - La production et la vente d'eau "d'origine douteuse" a été interdite à Yaoundé alors que la ville fait face à une épidémie de choléra qui a tué 742 personnes au Cameroun, selon une décision préfectorale lue vendredi à la radio d'Etat.
"Le préfet (Jean Claude Tsila) du département du Mfoundi (ayant pour capitale Yaoundé) interdit la production et la vente d'eau d'origine douteuse dans sa circonscription administrative", indique la décision.
La mesure concerne "les opérateurs non titulaires de permis, les vendeurs d'eau ambulant, les promoteurs d'établissement de commerce, les promoteurs de débits de boisson", précise le texte.
"Les stocks de produits vendus par les promoteurs non agrées seront purement et simplement saisis et détruits", conclut-il.
Cette mesure s'inscrit, selon la radio, dans le cadre de la lutte contre le choléra qui a fait 742 morts en plus de dix mois au Cameroun.
Le premier cas de choléra avait été détecté dans l'Extrême-Nord le 6 mai 2010 et l'épidémie n'est toujours pas jugulée.
A Yaoundé, au moins dix décès ont été enregistrés depuis le début de l'année.
La décision du préfet du Mfoundi vise notamment les eaux produites clandestinement, conditionnées dans de petits sachets et vendues à Yaoundé. Une étude du centre Pasteur de Yaoundé avait montré que la quasi-totalité de ses eaux étaient impropres à la consommation, avait indiqué en octobre 2010 le ministre de la Santé, André Mama Fouda, alors que les premiers cas de choléra étaient enregistrés dans la ville.
La ville de Yaoundé est confrontée à une pénurie d'eau depuis l'année dernière. Jeudi, certains quartiers qui étaient considérés comme bien lotis ont à leur tour connus des coupures d'eau.
Le déficit journalier d'eau courante à Yaoundé est officiellement estimé à 200.000 m3. Les besoins de la ville sont de 300.000 m3 alors que la capacité de production est actuellement de 100.000 m3.
(©AFP
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