15 mars, 2011

Burkina Faso: Un meeting d’étudiants se transforme à de violents affrontements avec les forces de sécurité

pardirectscoop

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OUAGADOUGOU – Le grand meeting prévu mardi par l’association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) dans l’enceinte de l’université de Ouagadougou s’est transformé à de violents affrontements entre les étudiants et les forces de sécurité du Burkina, a constaté un correspondant de DirectScoop.

« Très tôt mardi matin, les forces de sécurité avaient quadrillé l’université de Ouagadougou dans le but d’empêcher les étudiants d’y tenir leur meeting. Toute »l’armada militaire » a été mobilisé. Armée de terre et de l’air avec les hélicoptères, gendarmes, CRS, bref c’est un véritable état de siège » , rapporte un témoin sur place.

Cette initiative poursuit le témoin se situe dans la logique du gouvernement Burkinabé d’empêcher que la lumière soit faite sur les évènements qui ont couté la vie à l’élève Justin Zongo.

Suite à un communiqué du service d’information du gouvernement Burkinabé lundi, les universités publiques de Ouagadougou, Ouaga II, Koudougou et Bobo Dioulasso (UPB) resterons fermées jusqu’à nouvel avis.

La fermeture de ces établissements publics d’enseignement supérieur entraîne la suspension de tous les services sociaux au profit des étudiants relevant de ces dites universités.

Selon un communiqué des ministres en charge des enseignements, les congés du second trimestre sont ramenés du 14 mars au 26 mars 2011. Un arrêté interministériel viendra préciser la réorganisation de l’année scolaire 2010-2011, ajoute le communiqué.

Selon le président de l’ANEB, Fayama Mahamadou, l’on a assisté à une véritable chasse à l’homme ; les policiers poursuivant les manifestants à travers les rues de la ville. « Les policiers sont allés jusqu’à pénétrer dans les résidences universitaires pour réprimer les manifestants », poursuit-il.

Une grève générale de 72 heures à compter du vendredi 11 mars, avait été annoncée par l’ANEB pour marquer sa volonté de ne pas fléchir face à la violence du gouvernement.

Afin de baisser la tension sur le terrain le responsable régional de la police et celui des enseignements ont été limogés. Le gouvernement avait aussi ordonné l’arrestation des policiers mis en cause dans la mort des manifestants.

Le Syndicat National des Avocats du Faso (SYNAF) par la voix de son Secrétaire Général, Maître Batibié BENAO, avait dénoncé jeudi 3 février « la complaisance et le laxisme de l’Etat » face aux «abus grossiers des agents de police » qui avaient causé le décès du jeune élève Justin Zongo.

Cette autre manifestation intervenait alors que le 18 février à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) éclatait une mutinerie. Certaines sources ont annoncé l’évasion du capitaine Luther Ouali, cerveau présumé du coup d’état manqué de 2004 contre le Président Compaoré. Une information démentie par le procureur du Faso près le tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Placide Nitchièma qui a affirmé « qu’aucun détenu ne s’était évadé », reconnaissant « des blessures légères » par balles sur un détenu.

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