11 mars, 2011

Burkina Faso: Au moins un mort lors de la marche pacifique des étudiants

pardirectscoop

OUAGADOUGOU – La grande marche pacifique des étudiants a été violemment réprimée vendredi par les agents des forces de sécurité du Burkina Faso, selon un témoin sur place.

Pour les organisateurs, cette marche avait pour but de transmettre au Directeur général de la police nationale un message des étudiants réclamant justice pour la mort du jeune élève Justin Zongo.

le service des douanes et une soixantaine de moto incendiés

« La marche à la demande de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) avait un itinéraire bien précis en vue de transmettre un message au Directeur général de la police nationale. Le Maire de Ouagadougou, lui, a voulu changer notre itinéraire, ce que nous avons catégoriquement refusé », a confié le président de l’ANEB, Fayama Mahamadou, joint par téléphone.

Vendredi matin toutes les grandes artères de la capitale étant quadrillées par les agents de police, les marcheurs n’ont pu achever leur manifestation face à la violente répression qui s’est abattue sur eux de la part des agents de sécurité.

Selon le président de l’ANEB, l’on a assisté à une véritable chasse à l’homme ; les policiers poursuivant les manifestants à travers les rues de la ville. « Les policiers sont allés jusqu’à pénétrer dans les résidences universitaires pour réprimer les manifestants », poursuit-il.

La répression a atteint le marché de Zogona où un enfant a été mortellement atteint à la tête par des tirs. « Les sapeurs-pompiers ont été appelés, mais tardent à venir », affirmait à la mi-journée un témoin.

Une grève générale de 72 heures a été annoncée par l’ANEB pour marquer sa volonté de ne pas fléchir face à la violence du gouvernement, affirme un organisateur de la marche.

Dans une douzaine de villes, une vive tension a été observée. Divers édifices gouvernementaux ont été pris pour cibles par les jeunes manifestants.

A Ouahigouya – Au Nord du pays, à 190 km de Ouagadougou- La résidence du gouverneur a été ocmplètement ravagée par le feu, les services de la douane où étaient stationnées une soixantaine de motos, le commissariat de police et le conseil régional ont été incendiés ; une vingtaine de prisonniers ont été libérés par les manifestants.

Les étudiants en colère réclament le limogeage des ministres de la Santé, de la Sécurité et celui de la Justice.

Le gouvernement a prorogé mercredi la fermeture des écoles « jusqu’à nouvel ordre », alors que les étudiants de Ouahigouya, dans le nord du pays, ont incendié le quartier général de la police, la Mairie, et le siège du parti au pouvoir.

Un communiqué du gouvernement a fait état de commissariats incendiés, d’édifices publics vandalisés, de barricades érigées, des grèves et marches organisées.

Des actes qualifiés de « dérives inacceptables », par le gouvernement qui a haussé le ton en promettant de prendre « ses responsabilités ».

Afin de baisser la tension sur le terrain le responsable régional de la police et celui des enseignements ont été limogés. Le gouvernement avait aussi ordonné l’arrestation des policiers mis en cause dans la mort des manifestants.

Le Syndicat National des Avocats du Faso (SYNAF) par la voix de son Secrétaire Général, Maître Batibié BENAO, avait dénoncé jeudi 3 février « la complaisance et le laxisme de l’Etat » face aux «abus grossiers des agents de police » qui avaient causé le décès du jeune élève Justin Zongo.

Cette autre manifestation intervenait alors que le 18 février à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) éclatait une mutinerie. Certaines sources ont annoncé l’évasion du capitaine Luther Ouali, cerveau présumé du coup d’état manqué de 2004 contre le Président Compaoré. Une information démentie par le procureur du Faso près le tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, Placide Nitchièma qui a affirmé « qu’aucun détenu ne s’était évadé », reconnaissant « des blessures légères » par balles sur un détenu.

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