22 février, 2011

Remaniement en Egypte: le ministère de l'Information disparaît

LE CAIRE (AFP)

AFP/Archives

Le ministre de la Défense Mohammed Hussein Tantaoui place Tahrir au Caire le 4 février 2011

L'Egypte a remanié mardi son gouvernement de transition, une douzaine de jours après la chute du président Hosni Moubarak, supprimant le controversé ministère de l'Information mais gardant les ministres clé de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et des Finances.

Une dizaine de ministères changent de mains, dont ceux du Pétrole, de la Culture, de la Santé, du Commerce et du Tourisme.

Le ministère de l'Information, très critiqué pour avoir été au centre de l'appareil de propagande de M. Moubarak, disparaît.

Un vice-Premier ministre est nommé, Yahia Elgamal, un professeur de droit constitutionnel octogénaire réputé indépendant, au côté du Premier ministre reconduit Ahmad Chafic, issu de l'armée.

Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit, celui de l'Intérieur Mahmoud Wagdi et celui des Finances Samir Radwane demeurent à leur poste.

Le maréchal Hussein Tantaoui, homme fort du nouveau pouvoir, reste également ministre de la Défense.

Il dirige par ailleurs le conseil suprême des forces armées, à qui le président Hosni Moubarak a remis ses pouvoirs en démissionnant le 11 février après 18 jours de révolte populaire.

C'est d'ailleurs devant lui, en habit militaire, que les nouveaux ministres ont prêté serment, au cours d'une cérémonie retransmise à la télévision d'Etat.

AFP/Archives

Ahmed Chafic à la télévision d'Etat égyptienne le 3 février 2011

Une amorce d'ouverture à l'opposition légale apparaît, avec la nomination d'une personnalité issue du parti de la gauche modérée Tagammouh, le professeur d'économie Gouda Abdel Khaleq, à la Solidarité sociale.

Un membre du parti d'opposition libérale laïque Wafd, Mounir Fakhir Abdelnour, prend la tête du Tourisme. Son parti a toutefois indiqué qu'il entrait au gouvernement à titre personnel.

M. Chafic et son cabinet avaient été nommés par M. Moubarak quelques jours avant qu'il ne soit chassé du pouvoir par la rue. Ce nouveau gouvernement avait vu le limogeage de plusieurs ministres issus des milieux d'affaires, proches du fils du président, Gamal Moubarak, dont certains font aujourd'hui l'objet de poursuites.

Le très impopulaire ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, accusé d'être un des principaux artisans de la répression des manifestations, avait lui aussi été écarté. Il est également sous le coup de mesures judiciaires et en état d'arrestation.

Le gouvernement de M. Chafic a été par la suite chargé par l'armée de gérer les affaires courantes pendant une période de transition.

Les militants pro-démocratie, qui ont lancé le soulèvement populaire ayant abouti à la chute de M. Moubarak, ont toutefois réclamé ces derniers jours que ce gouvernement, composé de nombreuses de figures de l'ancien régime, soit remplacé par un cabinet de technocrates.

L'armée, qui a suspendu la Constitution et dissout le Parlement, a promis dans les prochains mois une révision constitutionnelle et des élections législatives et présidentielle, en vue de constituer un gouvernement civil élu démocratiquement.

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