21 février, 2011

Les conservateurs de Merkel meurtris en début de "super année électorale"

BERLIN (AFP)

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La chancelière allemande Angela Merkel le 21 février 2011 à Berlin

Les conservateurs de la chancelière allemande Angela Merkel pansaient leurs plaies au lendemain d'une défaite cinglante à Hambourg, que l'opposition présentait comme un signal pour les six autres scrutins régionaux de 2011.

"Ces élections vont nous donner des ailes", se réjouissait le secrétaire général du groupe parlementaire social-démocrate (SPD, opposition fédérale), Thomas Oppermann, dont le parti a obtenu la majorité absolue dans la deuxième ville d'Allemagne, avec 48,3% des voix, selon des résultats provisoires.

"C'est une défaite amère pour la CDU", a reconnu la chancelière Angela Merkel, tout en minimisant les conséquences de ce piètre résultat sur les élections à venir. "80% des choses qui ont eu une influence sur le vote des gens étaient directement liées à Hambourg", a-t-elle dit.

Avec la perte de la cité hanséatique, la CDU ne dirige plus aucune ville de plus d'un million d'habitants.

Bien qu'attendue, cette débâcle va compliquer la tâche de Mme Merkel car son camp perd encore trois voix au Bundesrat, la chambre haute du parlement, qui représente les Etats régionaux. Le SPD pourra bloquer nombre de projets de loi, notamment ceux qui concernent la fiscalité ou la santé.

Grâce à cette première victoire, les sociaux-démocrates bénéficient d'un avantage psychologique, dans le marathon électoral qui doit s'achever en septembre à Berlin. "C'est un encouragement pour leur parti. Cela va motiver les membres du SPD qui font campagne" dans les autres régions, a estimé pour l'AFP Nils Diederich, politologue de la Freie Universität Berlin.

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Résultats définitifs de l'élection régionale à Hambourg

Les conservateurs sont "eux confrontés à d'autres problèmes", soulignait le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung, en évoquant le cas du ministre de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg, accusé d'avoir plagié certains passages de sa thèse de droit il y a cinq ans.

L'étoile montante du gouvernement de Mme Merkel, et le ministre préféré des Allemands, a été obligé en fin de semaine à renoncer provisoirement à son titre de docteur, le temps que son université, celle de Bayreuth (sud), rende un rapport.

Lundi, Mme Merkel lui a renouvelé son soutien, alors que la presse allemande bruissait de rumeurs de démission.

Tous les analystes s'accordent cependant à dire que l'impact du revers de Hambourg pour les conservateurs devrait être limité au niveau national.

La défaite de la CDU s'explique surtout par la démission du maire conservateur Ole von Beust, figure iconoclaste et très populaire qui avait entraîné la rupture de la coalition unique en Allemagne que formaient depuis 2008 la CDU et les Verts.

"Les sociaux-démocrates n'ont fait que reconquérir leur ancien bastion abandonné à la droite il y a tout juste dix ans, après 44 ans de pouvoir", remarque M. Diederich.

Et les démocrates-chrétiens sont toujours en tête dans les derniers sondages au niveau national. Pour la CDU, les élections régionales du 27 mars dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest), un fief prospère et puissant qu'elle dirige depuis 58 ans sont beaucoup plus importantes.

"Si le SPD ou les Verts parviennent à y répéter leur victoire de Hambourg, ce ne sera rien moins qu'un séisme avec de sérieuses conséquences pour Merkel au niveau national", selon l'édition en ligne du magazine Der Spiegel.

L'année électorale devrait s'achèver en septembre à Berlin, où le SPD est menacé par les Verts.

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