13 février, 2011

Le Tchad, miné par des années conflits, vote en souhaitant la transparence

N'DJAMENA (AFP)

AFP/Archives

Le président tchadien Idriss Déby, le 29 novembre 2010 à Tripoli

Les Tchadiens ont commencé à voter voté dimanche pour les élections législatives en espérant que le scrutin soit libre et transparent dans ce pays miné par des années de conflits.

A N'Djamena, le président Idriss Deby a ouvert un bureau de vote du 1er arrondissement en votant à 8H15 (7H15 GMT), encadré par un important dispositif de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

Il a, à cette occasion, appelé "tous les Tchadiens et toutes les Tchadiennes à sortir massivement pour remplir leur devoir de citoyen (et faire) le choix de leurs représentants à l'Assemblée nationale".

"Sortir nombreux, c'est aussi dire que l'on a le choix, dans la transparence et surtout dans le calme", a-t-il déclaré, ajoutant: "Je souhaite que notre pays sorte grandi de ces élections, je souhaite que le peuple tchadien sorte de cette élection uni".

Selon des sources politiques, les opérations de vote qui devaient débuter à 6H00 (5H00 GMT) ont commencé avec du retard.

L'opposant de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution, Saleh Kebzabo, qui se présente dans le Mayo Kebby (sud-ouest), a affirmé que les opérations de vote "ont commencé avec du retard (...), parfois une heure".

Ces élections à un tour sont les premières élections nationales de l'année pour le Tchad qui doit ensuite voter un mois et demi plus tard pour le premier tour de la présidentielle le 3 avril et pour les locales en juin.

"Il faut que ces élections soient libres, démocratiques et transparentes", a déclaré à l'AFP Mbairoh, venu chercher sa carte d'électeur dans un bureau de vote du Ve arrondissement de N'Djamena, alors qu'à ses côtés, Samaita Manasse, ajoutait: "Moi je veux qu'il n'y ait pas la guerre et de cherté de la vie".

Depuis son indépendance en 1960, le Tchad a connu de nombreux conflits et la contestation s'est plus souvent faite par les armes que par les urnes.

En 2006, le président Deby, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1990 et qui a souvent bénéficié du soutien de la France, s'était fait réélire alors que les plus importantes formations de l'opposition, la coalition de la Coordination pour la défense de la Constitution (CPDC) et la Fédération action pour la République (Far), boycottaient l'élection.

Cette fois, tous vont au scrutin. Entre temps, opposition et majorité ont signé l'accord du 13 août 2007 pour mettre le pays sur la voie de la démocratisation et d'élections justes et transparentes dont ces législatives qui ont été repoussées à plusieurs reprises doivent constituer l'un des aboutissements.

Si le Mouvement patriotique du Salut (MPS) qui occupe 116 des 155 sièges dominera probablement la future Assemblée (de 188 députés cette fois), ces élections constituent un test pour l'opposition qui n'a pas participé à un scrutin depuis 2002 et espère s'affirmer dans la perspective de la toute proche élection présidentielle bien qu'elle ne dispose pas des moyens du MPS et soit très morcelée (plus de 100 partis existent au Tchad).

La CPDC a par ailleurs relevé "plusieurs ratés dans l'organisation des législatives", jugeant la "situation pire que les élections passées".

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a admis "quelques manquements sur le terrain", mais dit avoir "réagi promptement quand elle était saisie".

Son président, Yaya Mahamat Liguita, a demandé qu'en cas de contestation, "seules les voies de recours prévues par la loi soient utilisées par les partis politiques et les candidats".

Selon la Céni, 25O observateurs observateurs internationaux et plus de 1600 observateurs nationaux doivent se trouver sur le terrain pour suivre le déroulement du scrutin.

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