26 février, 2011

Immolations par le feu à Dakar: deuxième décès en une semaine

DAKAR - Un homme de 33 ans qui s'était immolé par le feu vendredi près de la présidence de la République à DaKar, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, second décès dans des circonstances similaires en une semaine dans la capitale sénégalaise, a appris l'AFP de source policière.

"Il est mort vers minuit" (locale et GMT) à l'hôpital principal de Dakar où il avait été admis vendredi après-midi avec des brûlures très graves "sur 95% du corps", a précisé cette source policière.

Les motivations de cet homme, Cheikh Tidiane Ba, gérant de magasin dans une banlieue de Dakar, ne sont pas connues. De confession musulmane, c'était un homme "extrêmement pieux et franc", selon son père.

Il s'était immolé par le feu vendredi après-midi près d'une porte d'entrée du palais présidentiel, tout juste une semaine après l'immolation, devant le même édifice, d'un ancien militaire d'une quarantaine d'années, Oumar Bocoum, décédé moins de 48 heures plus tard des suites de ses brûlures.

Un porte-parole de l'Association nationale des anciens militaires invalides, qui réclame une hausse des retraites, avait auparavant déclaré que les anciens militaires sénégalais s'immoleraient par le feu s'ils n'obtenaient pas satisfaction.

Samedi, un homme qui voulait commettre un acte similaire en a été empêché à temps et a été emmené dans un commissariat de Dakar où il était toujours entendu en fin d'après-midi, selon une source policière.

La Ligue Sénégalaise des droits humains a exprimé "ses vives inquiétudes devant le second cas d'immolation d'un citoyen sénégalais aux alentours du Palais Présidentiel en l'espace d'une semaine", dans un communiqué transmis à l'AFP.

Elle se dit "d'autant plus préoccupée que les seules réponses qui semblent être apportées aujourd'hui à ce phénomène, demeurent la fatalité et la volonté divine alors que les lieu et jour choisis - palais présidentiel et le vendredi (jour de prière chez les musulmans, ndlr) - interpellent au premier chef le pouvoir politique et la conscience collective nationale".

Le parti socialiste sénégalais (opposition) a parlé de "l'échec de l'autorité de l'Etat" et du manque "de perspectives" pour les jeunes qu'il a appelés à ne pas poursuivre sur cette voie des immolations et de lui préférer l'action politique et sociale.

En janvier, un chauffeur de camion d'une cimenterie avait tenté de s'immoler par le feu à Rufisque, près de Dakar, pour protester contre la fin de son contrat de travail. Il avait été sauvé par une intervention de ses collègues, selon la presse locale.

En 2008, un homme qui réclamait le paiement de loyers au parti au pouvoir qui, disait-il, avait loué sa maison dans une ville du sud du pays, était mort après s'être immolé par le feu devant le palais présidentiel.

Quelques mois auparavant, une Sénégalaise résidant en Italie et militante du parti au pouvoir, Penda Kébé, s'était immolée par le feu à Rome, selon la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), ONG basée à Dakar. Elle avait vainement tenté de rencontrer le président Abdoulaye Wade en visite en Italie.

(©AFP /

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire