21 février, 2011

HEURE PAR HEURE - La contestation dans les pays arabes

LE CAIRE (AFP)

AFP

Des manifestants demandent le départ du président du Yémen Ali Abdullah Saleh à Sanaa le 21 févrer 2011.

HEURE PAR HEURE : les mouvements de protestation se poursuivent dans le monde arabe. Les affrontements les plus violents se déroulent en Libye, au bord de la "guerre civile", selon un fils du dirigeant Mouammar Kadhafi. La situation par pays.

LIBYE:

Révolte à Tripoli: les violences se sont étendues à la capitale. Le siège d'une télévision et d'une radio publiques ont été saccagés dimanche soir par des manifestants. Des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires, ainsi que des bâtiments publics, ont été incendiés dans la capitale, y compris près de la place Verte au centre ville, ont rapporté lundi à l'AFP des témoins joints par téléphone.

La "salle du peuple", un bâtiment situé près du centre-ville et où sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été brûlée. Une colonne de fumée s'élevait lundi matin au-dessus de cet important bâtiment.

Dans la nuit, des tirs nourris avaient été entendus dans plusieurs quartiers de Tripoli et des affrontements entre opposants et sympathisants du numéro un, Mouammar Khadafi, au pouvoir depuis 42 ans, ont notamment eu lieu sur la Place verte de Tripoli, selon des témoins.

Le dernier bilan de l'ONG Human Rights Watch (HRW) fait état de 233 morts depuis le début des troubles.

"Guerre civile"

Dimanche soir, le fils du dirigeant, Seïf Al-Islam a mis en garde contre les risques de "guerre civile". "La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye", a-t-il dit lors d'une allocution télévisée. Il a promis des réformes.

C'est à Benghazi (1.000 km à l'est de Tripoli) que les affrontements ont été les plus intenses. Des émeutiers se sont emparés d'armes militaires.

Inquiets, les pays européens réfléchissent à l'évacuation de leurs citoyens. Des familles françaises ont quitté le pays ce matin. Plus de 2.300 Tunisiens vivant en Libye ont quitté ce pays depuis dimanche.

La Grande-Bretagne a convoqué l'ambassadeur de Libye à Londres pour protester contre la répression.

Les violences propulsent le prix du baril de pétrole au-dessus de 105 dollars le baril à Londres, un niveau plus vu depuis fin septembre 2008. La Libye, membre de l'Opep, est le 4ème producteur de pétrole d'Afrique.

MAROC

Cinq personnes sont mortes dimanche à Al-Houceima dans l'incendie d'une agence bancaire lors de troubles ayant suivi des manifestations dans cette ville du nord, a déclaré le ministre marocain de l'Intérieur Taib Cherkaoui.

Des milliers de Marocains ont manifesté dimanche dans de nombreuses villes en faveur de réformes politiques limitant les pouvoirs du roi et des violences ont éclaté après ces premières protestations au Maroc depuis le début des révoltes arabes.

YEMEN

La contestation populaire s'amplifie. Ce matin, des milliers de personnes sont réunies à Sanaa pour un sit-in pour exiger le départ du président Ali Abdallah Saleh. Les manifestants, des étudiants mais également des députés de l'opposition et des militants, se sont massés sur une place devant l'Université.

Un manifestant a été tué ce matin par les forces de sécurité à Aden, portant à 12 le nombre de morts dans cette ville en moins d'une semaine.

Les oulémas (théologiens de l'islam) ont prohibé le recours à la force contre les manifestants.

BAHREIN

AFP

Des manifestantes sur la place de la Perle de Manama avec le slogan en arabe "la Nation veut la chute du régime" le 21 février 2011

L'opposition prépare pour mardi une marche avec pour but de réunir jusqu'à 100.000 manifestants contre le régime dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui contrôle depuis le XVIIIe siècle ce petit pays à majorité chiite.

Des milliers de Bahreïnis occupent la place de la Perle à Manama, épicentre de la contestation du régime. "Nous ne voulons plus des Al-Khalifa, ni de leur règne", lance, furieuse, Chérifa, une jeune femme drapée de noir.

Un manifestant chiite, blessé d'une balle dans la tête vendredi, a succombé lundi dans un hôpital de Manama, a annoncé à l'AFP un responsable de l'opposition. Ce décès porte à sept le nombre de morts depuis le début de la révolte le 14 février, selon l'opposition et les familles.

L'opposant chiite en exil Hassan Machaimaa, jugé par contumace pour terrorisme, a annoncé à l'AFP depuis Londres qu'il rentrerait mardi à Bahreïn.

L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a abaissé d'un cran la note du Bahreïn, passée de A à A-, et prévenu qu'elle pourrait l'abaisser de nouveau au vu du "risque politique élevé".

SOUDAN

Le président Omar el-Béchir ne briguera pas un autre mandat lors de la prochaine élection présidentielle, annonce un responsable du Parti national du Congrès (NCP, au pouvoir). Ce responsable assure que cette décision n'a rien à voir avec la vague de contestation dans le monde arabe.

Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat militaire en 1989, a été élu pour un nouveau mandat de cinq ans en avril 2010, malgré son inculpation par le Tribunal pénal international pour crimes de guerre et génocide au Darfour

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