26 février, 2011

France: Michèle Alliot-Marie devrait démissionner dimanche matin

PARIS - La ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie présentera dimanche matin sa démission, après une série de maladresses et d'erreurs d'appréciation sur les bouleversements dans le monde arabe, a affirmé vendredi un ministre à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

Plusieurs ministres et responsables de la majorité de droite avaient indiqué depuis samedi que Mme Alliot-Marie, 64 ans, s'apprêtait à quitter le gouvernement, trois mois seulement après son arrivée à ce poste.

Mais l'entourage de la chef de la diplomatie a affirmé samedi soir à l'AFP que "les sources anonymes qui prétendent prendre des décisions à la place de Mme Alliot-Marie n'engagent qu'elles-mêmes". "Comment un ministre peut savoir ce que Michèle Alliot-Marie va faire dimanche matin ?", a-t-on indiqué de même source.

La chef de la diplomatie française est empêtrée depuis le début de l'année dans une polémique sur des vacances controversées en Tunisie fin 2010 suivies d'une offre d'une coopération policière au régime de l'ex-président Zine el Abidine Ben Ali alors que la révolution avait débuté.

Elle devrait être remplacée par Alain Juppé, actuellement ministre de la Défense, qui avait déjà occupé ce poste de 1993 à 1995.

Dimanche soir, le président français Nicolas Sarkozy doit prononcer une allocution radiotélévisée sur la situation internationale. Samedi après-midi, il a reçu à sa résidence de La Lanterne, à Versailles (ouest de Paris), le Premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant.

Michèle Alliot-Marie doit rentrer dans la nuit de samedi à dimanche du Koweit, où elle a assisté aux cérémonies du 20e anniversaire de la libération du pays.

"Je suis sereine, je fais mon travail" notamment sur "les affaires libyennes", a-t-elle déclaré samedi à plusieurs médias en marge de ce déplacement. "Peu importe ce qui se passera quand j'atterrirai à Paris", avait-elle également indiqué.

Ce départ annoncé d'Alliot-Marie survient trois mois seulement après le grand remaniement de novembre, sur fond de sondages calamiteux pour Nicolas Sarkozy, à un peu plus d'un an de la présidentielle et alors que la France assure la présidence du G20.

Michèle Alliot-Marie, figure de la droite française, à l'allure stricte, a enchaîné les grands ministères depuis 2002 (Intérieur, Défense, Justice). Elle était arrivée aux Affaires étrangères avec la ferme intention de recadrer une diplomatie dirigée pendant trois ans dans un registre émotionnel, souvent instinctif, par l'ex-French doctor Bernard Kouchner.

Depuis plus d'un mois, courbant l'échine sans rompre, elle a rejeté tous les appels à sa démission, formulés par l'opposition socialiste, rejoints depuis une semaine par des membres du parti présidentiel UMP.

Elle a concentré les critiques visant des errements de la France face aux révolutions qui ont déposé plusieurs présidents "amis" de Paris, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali ou l'Egyptien Hosni Moubarak.

Pour remplacer Alain Juppé à la Défense, plusieurs noms circulaient ce week-end, dont celui du patron des sénateurs UMP, Gérard Longuet, mais aussi celui du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.

Quant à Patrick Ollier, ministre chargé des relations avec le Parlement et compagnon à la ville de Michèle Alliot-Marie, son sort semblait en suspens.

Interrogée sur la déclaration de son conjoint affirmant vendredi qu'il quitterait son ministère si elle était limogée, la ministre a répondu: "C'est sans doute une boutade. En tout cas une jolie preuve d'amour".

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(©AFP /

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