08 février, 2011

Elections municipales palestiniennes en juillet, premier scrutin depuis 2006

RAMALLAH (Territoires palestiniens) (AFP)

AFP/Archives

Le président palestinien Mahmoud Abbas le 24 janvier 2011 au Caire

L'Autorité palestinienne a convoqué mardi des élections municipales pour le 9 juillet, premier scrutin depuis 2006, qui devrait se limiter à la Cisjordanie et sans le Hamas, vainqueur des législatives il y a cinq ans.

Le gouvernement du Premier ministre Salam Fayyad s'est ainsi conformé à une décision judiciaire exigeant l'annonce d'une date pour ce scrutin, initialement prévu en juillet 2010 et reporté sine die peu auparavant.

"Le Conseil des ministres a décidé au cours de sa réunion de tenir les élections locales le samedi 9 juillet prochain et a chargé la Commission électorale centrale d'entamer les préparatifs nécessaires à cette fin", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Ghassan Khatib.

Le 31 janvier, en pleine vague de contestation populaire en Egypte et en Tunisie, M. Fayyad avait appelé les mouvements palestiniens à "commencer à réfléchir sérieusement à des élections générales", après le scrutin local qui "aura lieu au cours de cette année".

Il avait estimé "opportun de les utiliser pour mettre fin à la division et rétablir l'unité nationale", en référence à la séparation de fait entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne gouverne les zones autonomes, et la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas depuis juin 2007.

Les élections municipales devraient se tenir dans la seule Cisjordanie, face au refus annoncé par le Hamas d'en permettre l'organisation à Gaza, et à celui d'Israël qui interdit toute activité politique palestinienne à Jérusalem-Est, occupée et annexée en 1967.

Le Hamas les a aussitôt rejetées comme "invalides parce qu'elles émanent de l'Autorité et du gouvernement (Fayyad)".

"Il n'y aura d'élections à Gaza que si elles résultent de la réconciliation et du consensus national", a réaffirmé son porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum.

"Nous, au Hamas, ne participerons pas à cette farce et n'en reconnaîtrons pas les résultats", a-t-il ajouté, y voyant "une tentative de l'Autorité et du gouvernement Fayyad pour détourner l'attention des scandales révélés par Wikileaks et par le satellite (en référence à la chaîne qatariote Al-Jazira, NDLR) et de l'éradication de la résistance et du Hamas en Cisjordanie".

Ces fuites ont provoqué un durcissement de ton entre le Hamas et le Fatah, parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, après une récente détente.

Il s'agira du premier test pour la direction palestinienne de l'impact sur la population de ces révélations donnant un aperçu de l'étendue des concessions envisagées par les responsables palestiniens dans les négociations de paix avec Israël ainsi que de leur coopération avec l'Etat hébreu sur le plan de la sécurité.

Les responsables palestiniens avaient motivé le report des municipales en 2010 par le refus du Hamas, vainqueur des dernières élections palestiniennes, les législatives de janvier 2006, d'en autoriser la tenue à Gaza.

Mais une partie des médias et des commentateurs palestiniens l'avaient attribué à la crainte du Fatah d'une défaite de ses candidats face à des indépendants, même en l'absence de son principal rival islamiste.

Le Hamas conteste la légitimité de M. Abbas, dont le mandat, qui a expiré en janvier 2009, a été prolongé jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection présidentielle afin d'éviter un vide institutionnel.

L'Autorité palestinienne avait appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.

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