21 février, 2011

Afghanistan: attentat suicide au milieu d'une foule dans le nord, 31 morts

KUNDUZ (Afghanistan) (AFP)

AFP/Archives

Des policiers afghans montent la garde sur le site d'un attentat suicide à Kaboul, le 19 décembre 2010

Trente-et-un civils ont été tués lundi dans un attentat suicide perpétré au milieu d'une foule dans le nord de l'Afghanistan, nouvel épisode de la série d'attaques sanglantes en cours dans le pays depuis trois semaines.

Un kamikaze a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui au milieu de gens faisant la queue devant le siège de l'administration du district d'Imam Sahib, dans la province de Kunduz, selon des responsables locaux.

"31 personnes ont été tuées dans l'attentat suicide" et 39 blessées, a déclaré à l'AFP Mohammad Ayob Haqyar, le gouverneur du district.

"Toutes les victimes sont des civils. Ils étaient venus au siège du district pour diverses demandes" administratives, a-t-il expliqué.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Zemarai Bashary, a lui aussi indiqué que toutes les victimes étaient des civils.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.

Un habitant, Mohammad Ismail, a décrit la situation chaotique de l'hôpital où ont été transportées les victimes.

AFP

Carte de localisation de l'attentat suicide à Kunduz

"Il y a des blessés et des morts allongés partout sur le sol de l'hôpital", a-t-il raconté à l'AFP par téléphone. "Il y des corps mutilés, avec leurs mains ou jambes séparées à côté d'eux. C'est un désastre (...) on entend des cris partout".

Le nord de l'Afghanistan, où les rebelles ont gagné du terrain depuis deux ans, est relativement plus calme que les bastions insurgés de l'est et le sud. La province de Kunduz, située le long d'un axe stratégique entre la capitale Kaboul et le nord-est du pays et l'Asie centrale, y est néanmoins considérée comme particulièrement instable.

Le 10 février, un gouverneur de district y avait été tué, en compagnie de deux personnes, par un kamikaze qui s'était fait exploser dans son bureau.

Les insurgés afghans ont multiplié les attentats meurtriers de grande ampleur depuis fin janvier, faisant au moins 100 morts au total.

Samedi, 38 personnes ont été tuées par sept kamikazes qui ont pris d'assaut une banque de Jalalabad, plus grande ville de l'est, et abattu employés et clients, dont de nombreux policiers venus toucher leur paie, avant d'affronter la police durant plusieurs heures.

La veille, huit civils et un policier avaient été tués par l'explosion d'un minibus piégé précipité par un kamikaze sur un poste de police de Khost (est).

Le 14 février, un kamikaze bardé d'explosifs avait tenté d'entrer dans un centre commercial de Kaboul. Il avait déclenché sa bombe lorsque les deux gardes postés à l'entrée s'étaient interposés, tuant ces derniers.

Deux jours plus tôt, des kamikazes avaient attaqué durant plusieurs heures au fusil d'assaut et au lance-roquettes le poste de police de Kandahar, la grande ville du sud. Au moins 16 personnes avaient été tuées.

Le 28 janvier, un kamikaze avait tué huit personnes en se faisant exploser dans un supermarché de Kaboul, proche de plusieurs ambassades, dans un quartier pourtant très sécurisé.

Les civils sont les premières victimes du conflit afghan. Au moins 2.400 ont péri en 2010 et 3.200 ont été blessés, a estimé l'ONG afghane Afghan Rights Monitor (ARM). Deux tiers des civils tués ont été victimes des attentats suicide, bombes artisanales et assassinats des groupes insurgés, tandis que les forces internationales sont responsables de 21% des décès, selon ARM.

La Force de l'Otan chargée de soutenir le gouvernement de Kaboul face aux rebelles a par ailleurs été accusée dimanche et lundi de deux bavures dans l'est, qui auraient causé la mort d'une cinquantaine de civils dans la province de Kunar, et d'une famille de six personnes dans celle voisine de Nangarhar.

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