07 janvier, 2011

Vente de volaille à Ouagadougou Un marché prometteur

Les trois maillons du secteur de l’élevage tels la production, la transformation et la commercialisation, constituent l’une des activités "phares" pour la majeure partie des populations burkinabé. Ceux qui excellent dans le commerce de la volaille et de la grillade arrivent parfois à tirer leur épingle du jeu, car ce secteur génère une source principale de revenus, contribuant à lutter contre la pauvreté.

Le secteur de l’élevage (volaille, bovins, caprins...), traduit une grande importance socio-économique, plaçant le pays des hommes intègres au 2è rang de l’économie nationale. Le ministre des ressourcesanimales, Sékou Bâ a affirmé lors du lancement des opérations de crédit du fonds de développement de l’élevage (FODEL), le 27 décembre dernier à Ouagadougou que l’élevage occupe 86% de la popualtion active. IL gérère selon lui, 900 mille emplois et constitue une source de revenus importante d’environ 20,4% des ménages vulnérables. Pour le cas de la volaille, sa commercialisation prend de plus en plus de l’ampleur de telle sorte que dans les marchés et yaar de Ouagadougou, des endroits ont été aménagés pour la vente.

Assis ou arrêtés devant des poulaillers biens construits avec des grillages, laissant le passage à l’air pour les gallinacés, les marchands de volailles appostent le premier client venu. Chacun s’empresse de montrer à cet acheteur du jour ce qu’il peut ramener chez lui à des prix défiants toute concurrence. "madame, monsieur, c’est poulet ou pintade vous voulez ? venez voir, je vais vous vendre à des prix abordables".

Ce même son de cloche, on peut l’entendre chez presque tous les marchands de volailles au marché de la cité AN II de Ouagadougou. En ce jour, veille des fêtes de fin d’année, où nous avons eu l’occasion d’y faire un tour sur les lieux, nous avons constaté que la joie se lisait sur tous les visages. Chaque commerçant espère faire de bonnes affaires. "En ces jours pareils, nous disons au revoir aux caprices du marché, car nous estimons que c’est un devoir pour les chefs de famille de tuer, soit un mouton ou des poulets pour leur famille pendant les fêtes.

Et si leurs choix se portent sur le deuxième (poulets), nous ne discutent pas longtemps comme les jours ordinaires", nous a confié un commerçant de volailles. Moussa Rabo, commerçant de volaille depuis plus de 30 ans au marché de la cité AN II vend des variétés de volailles (pintades, poulets, pigeons, dindons...). Ses clients sont de nature diverse. IL y a ceux qui achètent pour les cérémonies (baptème, anniversaire, décès, mariages et fêtes ) et ceux pour la vente des grillades. M. Rabo a noté qu’il se ravitaille à Guélwongo, Djibo, Toye et Sourou à des prix variand entre 1750 et 1850 F CFA l’unité et les revend à 1900F CFA pour les poulets et 2000 F CFA pour les pintades. "La période des fêtes, nous faisons de bonnes recette.

Les prix oscillent autour de 2100 F CFA à 2250 F CFA. Mais les jours ordinaires, si un commerçant arrive à vendre 10 à 20 poulets par jours ses voisins disent qu’il s’est levé du bon pied. Présentement, j’ai plus de 1000 têtes à vendre pour les fêtes", a ajouté M. Rabo. En autre, pour les poulets de race, il a selon lui, un fermier à Koubri qui vient les lui livrer. Cette année, M. Rabo affirme avoir vendu plus de 500 têtes de poulet de race à des prix plus chers, prédextant que ce sont des volaille de chair.

Le pasteur Saïdou Nikiéma, également commerçant de volailles et occupé à satisfaire une cliente qui venait de commander 13 poulets, nous confie ceci : "est- ce que j’airai le temps de m’entretenir avec vous ? j’ai beaucoup de commande aujourd’huit". Pasteur Nikiéma fait partie de ceux qui vendent de la volaille et des poulets plumés sur commande à raison de 2000 F CFA l’unité.

Ses clients sont généralement leshôtiers de la place, les grandes restauratrices, les alimentations telles que Marina Market. Les jeunes au marrché de la cité AN II n’hésitent pas dans ce milieu à se créer de petits emplois pour combler leurs besoins en attendant de trouver meilleur car comme le disait l’artiste, le regretté Black So Man "IL n’y a pas de sot mitier". En effet plus d’une dizaine d’entre eux travaille avec Pasteur Nikiéma. Ces jeunes ont pour tâche, de plumer les poulet égorgés à l’eau chaude et sont rémunérés à raison de 50 F CFA par poulet plumé. "Le jour où nous avons beaucoup de commandes, les enfants peuvent déplumer 60 à 100 poulets" à indiqué M. NIKIÉMA.

Un commerce rentable, mais quelques difficultés subsistent.

Nombreuses sont les populations burkinabé qui instaurent la viande de volaille dans leur consommation quotidienne. La plupart des grilleurs de poulets et pintades ne se plaignent pas dans ce métier mais certains ont souligné que l’affluence des clients se fait sentir lors des fêtes. Les prix diffèrent légèrement d’un endroit à un autre, étant donné qu’ils ne s’approvisionnent pas de la volaille à la même source. Issouf Kaboré et Paul Ouédraogo, tous deux commerçants de grillades soulignent qu’il existe souvent des discordes entre eux et les clients sur les prix. L’autre revers de la médaille, c’est la conservation de ces grillades. Poulets rôtis ou grillés, les commerçants de ce domaine engrangent d’énormes pertes ce jour où les clients font rares.

"Nous conservons le reste de nos grillades dans des réfrigérateurs pour les liquider le lendemain. Mais avec les coupures intempestives d’électricit" que nous subissons quelques fois, il arrive que ces grillades perdent leurs bon goût et par conséquent ne peuvent plus être vendues aux consommateurs", précise Issouf Kaboré par contre, chez les marchands de volailles, les difficultés rencontrées sont tout autres.

Les commerçants qui viennent des villages environnants avec leurs volailles s’arrêtent soit aux alentours des marchés ou sur les voies et vendent plus cher aux clients, 2500 à 3000F CFA le poulet ou pintade, tout en leur faisant croire que dans marchés, ces gallinacés sont vendues à 3500F CFA. "Bien que nous payions les taxes de 10 mille F CFA toute l’année, les prix de nos volaille ne dépassent pas 2500 F CFA.

Que les clients fassent de temps en temps le tour des marchés de volailles afin de comparer les prix avec nos concurrents de dehors", souhaite Pasteur Nikiéma. Autant ces acteurs gagnent, autant ils perdent. Le marchand Moussa Rabo a pour sa part avoué que des poulets qui leur sont livrés, il y a ceux déjà qui n’ont aucun souffle de vie. "Face à cette situation, c’est nous qui perdons beaucoup. Nous pouvons compter 6 à 10 poulets de ce genre dans le lot livrés qui ne sont plus vendables" a - t -il conclu.

sidwaya.bf

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