13 janvier, 2011

Spéculation : Vers une nouvelle crise alimentaire

developpementdurablelejournal.com
En 2008 l’explosion des prix alimentaires avait provoqué des émeutes dans une trentaine de pays.©DR
Malgré la reconstitution des stocks depuis la crise alimentaire de 2008, une nouvelle hausse des prix des denrées alimentaires menace de nombreux pays pauvres de pénurie d’après l’Onu. Une flambée artificielle, qui serait essentiellement due à la spéculation.
« Nous vivons aujourd’hui le début d’une crise alimentaire similaire à celle de 2008 », s’est alarmé le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, dans un entretien au quotidien Les Echos. En cause : la nouvelle flambée des prix des denrées alimentaires, en particulier des céréales comme le blé et le maïs. Quatre-vingts pays, au premier rang desquels le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, subissent déjà un déficit alimentaire selon l’ONU, quand d’autres comme le Mozambique, l’Afghanistan, la Mongolie ou encore la Corée du Nord sont en situation de réelle fragilité. Pourtant, les stocks mondiaux ont été largement constitués depuis 2008. Les réserves de blé atteignaient ainsi 196,68 millions de tonnes fin 2009 contre 166,19 millions un an plus tôt. Si « le monde ne connaît pas de pénurie » selon Olivier de Schutter, c’est plutôt à la spéculation que l’on doit cette nouvelle explosion de prix. « Lorsque des informations sur des incendies en Russie, une canicule en Ukraine, des pluies trop fortes au Canada ou autres s’accumulent, certains opérateurs de marché préfèrent ne pas vendre tout de suite, tandis que les acheteurs cherchent à acheter autant que possible », résume le rapporteur. L’Onu appelle en conséquence à la réalisation effective des 20 milliards d’investissements promis à l’issue du G8 de l’Aquila pour lutter contre la sécurité alimentaire.

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