21 janvier, 2011

Ségolène Royal, flatteries en catimini

lepoint.fr/ La présidente de la région Poitou-Charentes, candidate aux primaires socialistes, entend marcher sur les traces de François Mitterrand.

Ségolène Royal, flatteries en catimini

Ségolène Royal © Denis Charlet / AFP

Par Michel Revol

Toute la matinée, Ségolène Royal s'est promenée dans Bully-les-Mines, petite cité du bassin minier proche de Liévin. Elle l'a fait sans caméras, ce qui n'est pas dans ses habitudes. C'est qu'elle voulait rencontrer, seule, les associations d'entraide, les habitants qui luttent contre la misère et le chômage. Elle a parlé avec "Josette", "Charles" ou encore "Yvonne" pour les citer en exemple dans son discours prononcé en fin de journée dans le complexe sportif de Bully, plein comme un oeuf. Un vrai meeting avec cris "Ségolène présidente" et cornes de brume.

Ce soir, Ségolène Royal a défendu les "sans voix" du bassin minier. À l'image de Jaurès à Carmaux, elle a appelé à la résistance, portant haut le combat des mineurs, "artisans de nos progrès sociaux". "Je suis venue vous dire, dans ce bassin minier où l'on sait ce que signifie travailler dur, souffrir et lutter (...) que le peuple français n'est pas condamné à subir et qu'en 2012 nous redonnerons au peuple français le pouvoir de décider", lance-t-elle à la tribune.

"La victoire, vous la rencontrerez si vous la forcez"

Devant un auditoire conquis, elle égrène les douleurs du peuple de la mine, ces travailleurs étrangers marqués d'un tampon vert - bon pour le travail - ou rouge, ces "enfants de 9, 10, 11 ans" envoyés au fond de la mine, ces Polonais "acheminés par trains entiers". Et de lancer, sous les hourras : "Nous reviendrons aux fondamentaux de la démocratie : le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple."

Pour achever de flatter les gueules noires et s'inscrire un peu plus dans les pas de François Mitterrand, elle conclut par les mots de feu le président lors de sa dernière visite à Liévin : "La victoire, vous la rencontrerez si vous la forcez. C'est une question de volonté. (...). Cette victoire, ce sera d'abord celle de tous ceux qui, sans vous, seraient abandonnés à toutes les fureurs des intérêts privés, abandonnés à toutes les colères de ceux qui ont peur."

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