30 janvier, 2011

Pakistan : 40.000 manifestants contre la révision de la loi sur le blasphème

LAHORE (Pakistan) (AFP)

AFP

Des manifestants écoutent le leader du pari religieux Jamiat Ulema-e-Pakistan lors d'un rassemblement à Lahore, dans l'est du Pakistan, le 30 janvier 2011

Environ 40.000 personnes ont manifesté dimanche à Lahore, dans l'est du Pakistan, contre toute révision de la loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème contre l'islam, a annoncé la police.

Les manifestants, membres des partis religieux Jamaat-e-Islami, Jamiat Ulema-e-Pakistan et Jamaat-ud-Dawa, ont à cette occasion apporté leur soutien à Mumtaz Qadri, le policier d'élite qui a assassiné le 4 janvier Salman Taseer, l'ex-gouverneur du Pendjab -la province la plus riche et la plus peuplée du Pakistan-, partisan d'une telle révision de la loi sur le blasphème.

Ils ont notamment scandé "Libérez Mumtaz Qadri !", "Nous sommes prêts à faire le sacrifice de nos vies pour l'honneur du Prophète Mahomet !" et des slogans contre toute modification de cette loi.

Des groupes religieux ont organisé des mouvements de protestation sur ce thème dans plusieurs cités pakistanaises depuis que Salman Taseer, personnalité libérale, membre du Parti du peuple Pakistanais (PPP) au pouvoir, a fait voeu de réviser la loi sur le blasphème.

Le défunt gouverneur du Pendjab avait en outre publiquement apporté son soutien et rendu visite en prison à Asia Bibi, une mère de famille chrétienne condamnée à mort par pendaison après avoir été accusée d'avoir blasphémé contre le prophète Mahomet. Le sort de cette femme dépend d'un appel interjeté auprès d'une cour de Lahore.

Aucune peine capitale pour blasphème n'a été cependant exécutée ces dernières décennies au Pakistan, les cours d'appel les commuant systématiquement en peines de prison ou annulant des jugements.

Le gouvernement pakistanais a quant à lui régulièrement répété qu'il n'était pas question pour lui de procéder à une révision de la loi sur le blasphème, prônée par une frange minoritaire de la population.

Seuls 3% environ des 167 millions d'habitants de la République islamique du Pakistan ne sont pas musulmans.

Le pays est le théâtre d'une montée en puissance des partis religieux, mais, surtout, d'une campagne extrêmement sanglante d'attentats perpétrés essentiellement par des kamikazes des talibans alliés à Al-Qaïda.

Les talibans, à l'unisson d'Oussama ben Laden en personne, avaient décrété à l'été 2007 le jihad contre le gouvernement d'Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" déclenchée par Washington fin 2001.

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