10 janvier, 2011

Otages français tués: la France et le Mali pointent du doigt Al-Qaïda

NIAMEY (AFP)

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Une femme signe un livre de condoléances à la mairie de Linselles le 10 janvier 2011

La France et le Mali ont pointé du doigt lundi Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) après la mort de deux Français enlevés au Niger, où le ministre français de la Défense Alain Juppé est arrivé pour appeler la communauté française à la prudence.

"Il y a des preuves irréfutables qui accablent les terroristes. C'est Aqmi qui a fait le coup", a affirmé une source sécuritaire malienne en évoquant l'enlèvement à Niamey des deux Français tués samedi.

Aussitôt après le rapt vendredi soir d'Antoine De Léocour et Vincent Delory, deux amis d'enfance âgés de 25 ans, les soupçons s'étaient portés sur Aqmi, qui retient depuis septembre 2010 cinq Français kidnappés dans le nord du Niger.

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Les zones dangereuses au Sahel

Alain Juppé, a dit lundi à Niamey avoir "absolument" la confirmation de l'implication d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans l'enlèvement au Niger des jeunes Français.

Comme on lui demandait s'il avait la confirmation qu'Aqmi était derrière l'enlèvement, M. Juppé a répondu "absolument", à l'issue d'un entretien au palais présidentiel avec le chef de la junte au pouvoir au Niger, le général Salou Djibo.

Le Premier ministre François Fillon avait pour part indiqué que l'assaut final avait eu lieu au Mali et était l'oeuvre des seules forces françaises après accord préalable de Bamako, alors que les premières informations avaient fait état d'une opération de sauvetage en territoire nigérien, près de la frontière malienne.

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Nicolas Sarkozy et Alain Juppé sur la base Saint-Exupery de Saint-Dizier, le 4 janvier 2011

Des policiers antiterroristes français ont été envoyés ce week-end au Niger pour prendre part à l'enquête, alors que les circonstances de la mort des otages sont encore entourées de zones d'ombre.

Des hélicoptères de l'armée française ont patrouillé lundi au dessus de la région malienne de Ménaka (nord-est), a-t-on appris de source aéroportuaire malienne.

Le drame a suscité une vague d'indignation et d'émotion en France, où l'heure était à l'union nationale dans la classe politique.

Alain Juppé avait indiqué qu'il demanderait aux quelque 1.500 Français établis au Niger "de prendre les plus grandes précautions possibles".

Paris a mis en garde ses ressortissants contre la menace accrue de "terrorisme" dans trois pays du Sahel: Mauritanie, Mali et Niger.

"Au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région, aucun endroit ne peut désormais plus être considéré comme sûr", a averti le ministère des Affaires étrangères.

La paisible Niamey était jusque-là considérée comme une capitale sans risque mais l'enlèvement des deux jeunes hommes, vendredi soir dans un restaurant du centre-ville, a changé la donne. Antoine De Léocour allait se marier avec une Nigérienne et Vincent Delory devait être son témoin.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a condamné l'assassinat "odieux" des deux Français et promis le soutien de l'Union européenne pour aider à "éliminer la menace du terrorisme" dans le Sahel.

Aqmi a revendiqué il y a trois mois le rapt de cinq Français, d'un Togolais et d'un Malgache travaillant pour la plupart pour le groupe nucléaire français Areva et un sous-traitant du groupe de construction Vinci dans le nord du Niger.

En juillet avait été annoncée l'exécution de Michel Germaneau, un humanitaire français de 78 ans qui avait été enlevé le 19 avril dans le nord du Niger.

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