28 janvier, 2011

Nelson Mandela sera soigné chez lui après deux jours d'hôpital

JOHANNESBURG (AFP)

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Des membres de la famille de Nelson Mandela quittent la clinique de Milpark, le 28 janvier 2011 à Johannesburg

Le premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela, est rentré chez lui vendredi après deux jours d'hospitalisation pour une infection respiratoire aiguë, et recevra des soins à domicile, a annoncé le médecin-chef de l'armée nationale.

"Les médecins l'ont autorisé à quitter la clinique", a déclaré devant la presse Vejaynand Ramlakan, responsable de l'équipe médicale militaire assignée au suivi des chefs d'Etat de l'Afrique du Sud.

Vers 13h20 (11h20 GMT), un convoi d'une vingtaine de voitures de police et de véhicules officiels est arrivé à la propriété de M. Mandela, au coeur d'un quartier tranquille de Johannesburg, a constaté une correspondante de l'AFP.

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Nelson Mandela le 17 juin 2010 à Johannesburg

Les forces de l'ordre bloquaient les rues alentours et les journalistes n'ont pu voir l'icône de la lutte anti-apartheid, aujourd'hui un frêle vieillard de 92 ans. Mais un membre de sa sécurité a confirmé qu'il était bien rentré chez lui dans l'ambulance du convoi.

"Notre papa est de retour", s'est réjouie Lina Phalane, une domestique de 67 ans qui travaille dans la même rue. "Mon Dieu, s'il Vous plaît, donnez-lui encore des jours à vivre parmi nous!"

Selon le médecin-chef, M. Mandela est "dans un état stable mais fera l'objet d'un suivi attentif".

L'ancien président "souffre de maladies communes aux personnes de son âge", a relevé M. Ramlakan. Sur ce terrain, "il a récemment développé une infection respiratoire aiguë et a très bien répondu aux traitements."

"Il n'est probablement pas aussi mobile que nous l'aurions souhaité mais son attitude (positive) l'aide à supporter les vicissitudes du grand âge avec beaucoup de grâce", a ajouté le médecin, promettant désormais la publication régulière de bulletins de santé.

Aucune information officielle n'avait filtrée depuis l'admission à l'hôpital de M. Mandela mercredi, alimentant spéculations et inquiétudes.

Le vice-président, Kgalema Motlanthe, a de son côté exhorté la population à "continuer de prier pour que Madiba soit avec nous pour fêter ses 93 ans (le 18 juillet 2011, ndlr) et au-delà."

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Une ambulance transportant Nelsion Mandela arrive à son domicile, le 28 janvier 2011 à Johannesburg

Aujourd'hui, "il n'y a nulle raison de paniquer, nul besoin de craindre pour la santé de Madiba", a affirmé M. Motlanthe, employant le nom de clan de M. Mandela, devenu avec "Tata" (Grand-Père) le surnom affectueux par lequel les Sud-Africains de toutes races désignent leur héros.

Pendant son hospitalisation à la clinique de Milpark, située à quelques kilomètres de son domicile, l'artisan de la transition en douceur de l'Afrique du Sud vers la démocratie a gardé son sens de l'humour légendaire, plaisantant avec ses proches et les nombreuses personnalités qui lui ont rendu visite, a indiqué le vice-président.

M. Motlanthe a expliqué que la fragilité respiratoire du Prix Nobel de la Paix remontait à une tuberculose, contractée lors son emprisonnement au bagne de Robben Island (sud-ouest), où il a passé 18 de ses 27 années de geôle, après sa condamnation par le régime d'apartheid à la prison à vie.

Durant les deux jours de silence officiel, le pays a retenu son souffle. "Tous les enfants d'Afrique du Sud pensent à lui", affirmait ainsi Boitumelo Mogale, un adolescent de 15 ans scolarisé près de la clinique.

Keneilwe Mathamela, 15 ans, avouait sa "difficulté à se concentrer" sur les cours. "Nous sommes tout le temps en train de regarder par la fenêtre pour voir ce qui se passe. Nous voulons juste qu'il nous revienne."

Nelson Mandela a gagné le coeur de toute la nation en prônant la réconciliation après sa triomphale élection à l'issue du premier scrutin multiracial en 1994.

Retiré de la vie politique depuis 2001, deux ans après avoir laissé la présidence à la fin de son mandat, il se faisait de plus en plus discret. Sa dernière apparition publique remonte à la cérémonie de clôture du Mondial 2010 de football à Johannesburg, où il semblait heureux mais très frêle.

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