15 janvier, 2011

L'Iran dit poursuivre "avec vigueur" l'enrichissement d'uranium

TEHERAN (AFP)

AFP/Archives

Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien, le 5 décembre 2010 à Isfahan

L'Iran poursuit "avec vigueur" ses "activités d'enrichissement" d'uranium malgré les sanctions, a déclaré samedi Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien, moins d'une semaine avant une nouvelle réunion entre l'Iran et le groupe 5+1 sur le nucléaire à Istanbul.

"Les récentes sanctions (internationales) n'ont créé aucun problème pour nos activités nucléaires", a assuré M. Salehi, dont les propos étaient diffusés en direct par la télévision d'Etat.

"Nous continuons nos activités nucléaires avec force (...). En particulier nous continuons avec vigueur nos activités d'enrichissement", a-t-il ajouté. "Notre production d'uranium enrichi a augmenté", a-t-il insisté.

Cette déclaration intervient moins d'une semaine avant une nouvelle rencontre sur le nucléaire entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) les 21 et 22 janvier à Istanbul (Turquie).

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran a toujours démenti.

M. Salehi s'exprimait en marge de la visite de l'usine à eau lourde à Arak (centre) par des diplomates auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de pays non alignés, du groupe des 77 et de la Ligue arabe, de la Syrie, du Venezuela.

L'Union européenne, mais aussi la Russie et la Chine, deux alliés de poids de l'Iran, ont cependant décliné l'invitation.

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Vue de l'usine à eau lourde d'Arak, en août 2006

"La Russie et la Chine ont leurs propres considérations politiques. Certains ont dit qu'en les invitant, nous voulions diviser le groupe 5+1. Mais ce n'est pas notre intention. Nous voulons seulement montrer nos progrès et notre transparence", a insisté M. Salehi.

Le chef du programme nucléaire iranien a également ajouté que l'Iran avait "construit une nouvelle usine à Ispahan de production du combustible (pour les réacteurs nucléaires), qui est l'une des plus modernes au monde".

"Nous devons remercier (les Occidentaux) de ne pas nous avoir donné le combustible à 20% (pour le réacteur de recherche de Téhéran). Nous sommes entrés dans ce domaine et (...) l'Iran sera un des rares pays à pouvoir produire à la fois des plaques et des barres de combustibles", a-t-il ajouté.

L'enrichissement d'uranium contenu à moins de 20% sert à fabriquer du combustible pour les centrales nucléaires. Mais s'il est poussé à 90% et plus, il sert à la fabrication de l'arme atomique.

En début de semaine, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait assuré que les sanctions internationales contre Téhéran commençaient à porter leurs fruits, notamment en affectant le programme nucléaire iranien.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté en juin une nouvelle résolution renforçant les sanctions internationales contre Téhéran à cause de ses activités nucléaires controversées. Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Japon et la Corée du Sud ont ensuite adopté leurs propres sanctions pour faire pression sur Téhéran.

Les sanctions "ont rendu bien plus difficile pour l'Iran la réalisation de ses ambitions nucléaires. L'Iran a des problèmes technologiques qui ont ralenti son calendrier", a estimé Mme Clinton.

Lors de la cérémonie, M. Salehi a également présenté deux nouveaux radio-isotopes construits par les ingénieurs iraniens à l'usine d'Arak et destinés aux besoins médicaux du pays.

Il a ajouté que le réacteur de recherche de 40 mégawatts, actuellement en construction à Arak et destiné à fabriquer des radio-isotopes pour le pays et l'exportation, entrerait "en service d'ici deux ou trois ans".

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