05 janvier, 2011

L'authentification de la tête d'Henri IV contestée par un historien

Image diffusée le 14 décembre 2010 par le British Medical Journal de la reconstitution du visage d'Henri IV
Image diffusée le 14 décembre 2010 par le British Medical Journal de la reconstitution du visage d'Henri IV BMJ/AFP/Archives

L'authentification de la tête du roi Henri IV, annoncée par des scientifiques et des historiens à la mi-décembre, est contestée par l'historien et journaliste Philippe Delorme, dans un article publié mercredi par l'Express.

Auteur d'un ouvrage sur le Vert-Galant ("Henri IV, les réalités d'un mythe") et d'une enquête historique sur le coeur de Louis XVII, Philippe Delorme s'étonne que le crâne examiné ne soit "ni scié, ni trépané comme cela se pratiquait systématiquement pour les embaumements royaux".

Selon les scientifiques et historiens ayant procédé à l'identification, l'embaumeur du roi, Pierre Pigray, avait utilisé une méthode dite à l'italienne, selon laquelle le crâne était conservé et non scié afin de remplacer le cerveau par de l'étoupe.

Mais selon Philippe Delorme, "lorsque le cadavre d'Henri IV sera profané en 1793, avec les autres rois enterrés à l'abbaye de Saint-Denis, tous les témoins déclareront que le crâne était ouvert". Il fait également valoir que la seule source des historiens sur le procédé employé est un texte d'Alphonse de Lamartine.

L'historien s'étonne également que les généticiens n'aient pas été en mesure de "reconstituer une empreinte génétique complète". Il cite à cet égard le Pr Jean-Jacques Cassiman, de l'université de Louvain, qui a pratiqué les analyses sur le coeur de Louis XVII.

Selon lui, "l'embaumement peut avoir détruit tout l'ADN, mais ce n'est pas convaincant compte tenu de la conservation des différents tissus: peau, poils, viscères préservés à l'intérieur du crâne".

L'authentification du crâne a été effectuée après six mois d'enquête par une équipe de 20 spécialistes français, danois, italiens et américain, dirigée par Philippe Charlier, 33 ans, médecin légiste à Garches.

La tête, qui aurait été séparée du corps en 1793 pendant la Terreur, n'est réapparue qu'au 19e siècle dans la collection privée d'un comte allemand, avant d'être acquise en 1919 par un antiquaire de Dinard, puis revendue à un couple de retraités. Ceux-ci l'ont léguée au chef actuel de la maison de Bourbon, Louis de Bourbon.

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