08 janvier, 2011

Emploi à vie des fonctionnaires : Jacob s'attire les foudres des syndicats et du PS

AFP Emploi à vie des fonctionnaires : Jacob s'attire les foudres des syndicats et du PS

En semblant vouloir remettre en cause "l'embauche à vie des fonctionnaires", l'UMP Christian Jacob s'est attiré les foudres des syndicats et du PS, tandis que le secrétaire d'Etat Georges Tron a défendu le statut des fonctionnaires.

En semblant vouloir remettre en cause "l'embauche à vie des fonctionnaires", l'UMP Christian Jacob s'est attiré les foudres des syndicats et du PS, tandis que le secrétaire d'Etat Georges Tron a défendu le statut des fonctionnaires.

Le patron de l'UMP Jean-François Copé a proposé la création d'un "groupe de travail" sur la "fluidité" " qui "ne doit pas être un tabou" en marge de son déplacement avec M. Sarkozy en Martinique.

Dans un entretien au mensuel Acteurs publics de janvier, Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et ancien ministre de la Fonction publique, explique notamment qu'il "ne faut pas s'interdire (...) de réfléchir à la pertinence de l'embauche à vie des fonctionnaires", ni de "débattre" de la question du statut.

Vendredi, il a tempéré ses déclarations, affirmant se soucier du "respect du statut des fonctionnaires".

Ses propos ont été jugés par la CGT "totalement à côté la plaque" et "démagogiques". "S'il s'agit de recruter des agents en CDD, je dis et redis qu'il y en a déjà plus que dans le privé", a martelé Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT Fonction publique.

La garantie de l'emploi dans la Fonction publique est "un moyen d'assurer aux usagers un service public rendu de manière impartiale, par des agents préservés des pressions politiques et partisanes", rappelle la CGT-Fonction publique dans un communiqué.

"Cette nouvelle provocation de l'UMP à l'égard des fonctionnaires ne peut que conduire à s'interroger fortement quant aux intentions réelles du gouvernement et de sa majorité", ajoute le syndicat.

Même constat pour Elizabeth David (Unsa) : "Cela me paraît assez contradictoire à trois ou quatre jours d'une négociation" sur la "déprécarisation dans la Fonction publique, notamment par la titularisation, que l'on dise qu'il faille détitulariser des fonctionnaires".

M. Jacob "veut instaurer dans la Fonction publique ce dont on ne veut même pas dans le secteur privé, c'est absolument ahurissant", a déploré Anne Baltazar (FO), soulignant que "l'embauche à vie, cela n'existe pas dans la Fonction publique", et que les fonctionnaires peuvent aller dans le privé, et ceux du privé "venir dans la fonction publique".

Vendredi dans un communiqué, M. Jacob a assuré être soucieux du "respect du statut des fonctionnaires" tout en estimant qu'il ne devait pas être "source de repli sur soi".

Il a plaidé pour "des passerelles entre les trois Fonctions publiques" et "entre le secteur public et le secteur privé", suggérant que ces passerelles puissent prendre la forme de "contrat d'objectifs de longue durée, cinq à dix ans par exemple" et concerner "en priorité les cadres et cadres supérieurs de catégorie A".

Jean-François Copé a proposé la création d'un "groupe de travail" sur la "fluidité" entre secteurs public et privé "qui ne doit pas être un tabou".

"C'est une idée à laquelle on pense depuis un certain temps, c'est-à-dire que des gens du privé puissent venir servir l'Etat dans les administrations, que les fonctionnaires puissent aller dans le secteur privé", a déclaré M. Copé à la presse en marge du déplacement de Nicolas Sarkozy à la Martinique.

Pour Brigitte Jumel (CFDT), "le contrat de projet, c'est non (...) les contrats à définition incertaine, à mission incertaine, cela fait beaucoup pour un syndicat dont la marque de fabrique est la sécurisation des parcours professionnels".

"Joindre l'incertitude à la précarité, l'inutile au désagréable, cela commence à suffire", a-t-elle déclaré.

De son côté, le PS a accusé M. Jacob de vouloir "museler" et "tenir en laisse" les fonctionnaires. Attaquer leur statut est "purement et simplement une attaque contre l'État de droit", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron a lui aussi pris ses distances avec M. Jacob, s'affirmant "attaché au statut de la Fonction publique". Il n'y a "pas matière" à le remettre en cause, a-t-il dit, expliquant que l'emploi à vie était "une garantie du statut".

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