11 janvier, 2011

Elections en Haïti: pour l'OEA, le candidat du pouvoir doit se retirer

AFPElections en Haïti: pour l'OEA, le candidat du pouvoir doit se retirer

Au moins "23 personnes" ont été "tuées par les forces de sécurité" lors des affrontements survenus samedi et dimanche en Tunisie, a annoncé Amnesty International lundi dans un communiqué.

L'Organisation des Etats américains (OEA) préconise que Jude Célestin, le candidat du pouvoir, quitte la course à la présidentielle haïtienne, dans un rapport dont a eu vent un diplomate de l'ONU lundi, à deux jours du premier anniversaire du séisme du 12 janvier 2010.

Le texte est un rapport d'évaluation du premier tour contesté de la présidentielle. Il a été rédigé par dix experts de l'OEA, arrivés en Haïti fin décembre.

"Il sera très difficile pour (le président sortant René) Préval d'ignorer cette recommandation", a précisé la source onusienne.

La mission de l'OEA est d'avis que le chanteur Michel Martelly, arrivé en troisième position, demeure dans la course, selon cette source diplomatique qui a tenu à conserver l'anonymat.

L'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle du 28 novembre avait provoqué des violences dans le pays, amenant M. Préval à commander ce rapport.

Selon ces résultats, l'ex-première dame Mirlande Manigat était arrivée en première position avec 31% des voix, devant Jude Célestin, qui a obtenu 22% des suffrages.

Michel Martelly, qui conteste ces résultats, était arrivé de justesse en troisième position avec 21% des voix et n'avait donc pas été qualifié pour le second tour, au grand dam de ses partisans qui ont manifesté violemment dans l'ensemble du pays.

Un deuxième tour est en principe prévu dimanche, mais le délai semble impossible à tenir.

Le mandat du président sortant René Préval expire en principe le 7 février. Selon des sources diplomatiques, les ambassadeurs des pays amis d'Haïti (Etats-Unis, Brésil, Canada, France...) comptent appeler M. Préval rapidement après la remise du rapport de l'OEA afin de discuter de ses conclusions.

Face au risque de nouvelles violences après la publication du rapport de l'OEA, l'ambassadeur des Etats-Unis, Kenneth Merten, a émis l'espoir que "tout le monde garde la tête froide".

"Il est d'une importance vitale que l'élection produise un gouvernement que le peuple d'Haïti poura soutenir", a souligné à Washington Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat.

"La mission (de l'OEA) a travaillé de manière indépendante et objective et fait des investigations poussées pour aboutir à des résultats qui soient fiables et proches de la réalité", a commenté de son côté l'ambassadeur de France, Didier Le Bret.

"La communauté internationale, en faisant le choix d'une médiation, espère que les recommandations de la mission de l'OEA, quelles qu'elles soient, puissent être suivies", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général adjoint de l'OEA, Albert Ramdin, a exprimé le souhait que le gouvernement haïtien "prenne la bonne décision" après avoir pris connaissance du rapport, lors d'un entretien à l'AFP.

Mais, a-t-il averti, "je crois que personne ne pourra être heureux de ce que dit le rapport". M. Ramdin a toutefois assuré ne pas en avoir pris connaissance.

Le processus électoral chaotique que connaît Haïti n'aide pas le pays à se relever, à deux jours du premier anniversaire du séisme qui a tué plus de 220.OOO personnes. Un an plus tard, la reconstruction ne progresse que très lentement.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 800.000 Haïtiens vivent toujours dans des camps de réfugiés dans des conditions très difficiles.

A cela s'ajoute une épidémie de choléra qui a tué 3.732 personnes, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé publique.

Lundi, la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre américaine des représentants, la républicaine Ileana Ros-Lehtinen, a indiqué qu'elle se rendrait mardi en Haïti.

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