09 janvier, 2011

Dioxine: premières mesures contre les importations de viande allemande

BERLIN (AFP)

DDP/AFP/Archives

Poules pondeuses dans une ferme près de Dusseldorf le 15 février 2006

La Corée du sud, la Russie et la Slovaquie ont pris samedi les premières mesures de précaution contre les viandes importées d'Allemagne, où des milliers d'élevages de poules et de porcs sont fermés en raison d'une contamination d'aliments pour animaux à la dioxine.

En Allemagne, l'origine exacte de la contamination reste incertaine, mais les soupçons sur l'entreprise du nord du pays, dans le viseur des autorités depuis le début du scandale, se multiplient et les autorités ont commencé à autoriser les premières réouvertures d'exploitations dans la soirée.

La Corée du sud a annoncé samedi qu'elle suspendait les importations de viande de porc allemande, une mesure jugée disproportionnée, par Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen en charge de la Santé John Dalli.

"Les Sud-Coréens nous ont dit qu'ils suspendaient les importations de porc en provenance d'Allemagne (...) mais on va essayer de discuter avec les Sud-Coréens pour les rassurer", a-t-il ajouté.

Bruxelles juge qu'il n'y a pas lieu d'interdire les exportations de viande allemande "parce que les fermes sont bloquées et que les produits des fermes livrés sont bloqués en attendant les analyses", a souligné M. Vincent.

L'agence russe de surveillance de l'agriculture a également annoncé un renforcement des contrôles sur la viande en provenance d'Allemagne et d'autres pays européens, sans toutefois préciser lesquels.

Quant à la Slovaquie, elle a suspendu temporairement la vente d'oeufs et de viande de volaille importés d'Allemagne et a ordonné des contrôles dans ses magasins et entrepôts.

Ces annonces font poindre la menace d'une extension de la crise aux viandes de porc et de volaille, alors qu'en Allemagne, les résultats des derniers tests étaient plutôt rassurants.

Le ministère allemand de l'Agriculture a annoncé samedi que trois tests effectués dans des abattoirs à volailles destinées à la distribution ont donné des résultats "largement inférieurs à la limite autorisée".

Six autres tests pratiqués sur de la viande de porc ont également laissé apparaître un niveau de dioxine compatible avec la réglementation, a-t-il ajouté.

Plusieurs centaines d'exploitations fermées par précaution ont pu rouvrir, a indiqué samedi soir le ministère de l'Agriculture, précisant qu'il s'agissait essentiellement d'exploitations laitières.

"Le nombre d'exploitations fermées est maintenant d'environ 4.000", contre 4.700 vendredi soir, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère, Holger Eicherle.

Le ministère espère que d'autres exploitations pourront rouvir dans les jours qui viennent. "Dès que nous recevons des résultats qui écartent tout risque" l'exploitation peut reprendre son activité, a ajouté le porte-parole.

Du côté des enquêteurs, les reproches envers le fabricant de graisses animales Harles und Jentzsch s'élargissent, des soupçons d'escroquerie et de fraude fiscale s'ajoutant aux possibles infractions à la législation sanitaire.

"Beaucoup de choses laissent à penser que l'entreprise a trompé ses clients et a transformé des acides gras de faible qualité en aliments à bétail chers", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Agriculture de l'Etat régional de Basse-Saxe, Gert Hanne, à un quotidien régional.

L'écrasante majorité des entreprises touchées se trouve en Basse-Saxe (nord), où la société Harles und Jentzsch a livré en novembre et décembre des graisses contaminées destinées à la fabrication d'aliments pour animaux.

La mesure frappe surtout des élevages porcins, mais aussi des entreprises laitières, et durera jusqu'à ce que soit prouvée l'absence de contamination dans leurs produits.

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