15 janvier, 2011

Deux Lensois partent aider à développer une ferme pédagogique au Burkina Faso

.lavoixdunord.fr La ferme de Tintilou, où Gérald Géronimi et Sandra Dupuis partiront du 20 au 27 février.PHOTOS D. R. La ferme de Tintilou, où Gérald Géronimi et Sandra Dupuis partiront du 20 au 27 février.PHOTOS D. R.

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Sandra Dupuis, infirmière libérale, et Gérald Géronimi, photographe professionnel, partiront fin février au Burkina Faso, aider à la construction d'une bergerie dans la ferme pédagogique et écologique de Tintilou.

PAR GÉRALDINE CSIZMADIA

lens@info-artois.fr

L'Afrique noire, ils l'ont dans le coeur depuis qu'ils y ont posé le pied pour la première fois, en 2008. Tout est parti d'un parrainage d'enfants à l'école Sainte-Thérèse de Lens via l'association Petits frères d'Afrique. « Un jour, l'institutrice a demandé aux parents s'ils voulaient partir avec elle au Burkina Faso. On a dit "oui". » Un premier contact marquant avec le pays et ses habitants : « Ce fut le coup de coeur. À 5 heures de Paris, des gens qui n'ont rien », résume Gérald.

Sur place, il a installé un studio de brousse et a offert leurs photos aux enfants. À son retour en France, une expo est montée,Enfants du Faso, qui sera présentée grâce à un ami au Visa off de Perpignan, puis, grâce à une responsable de l'Unicef, à Cologne (Photokina) en octobre dernier. Sensibiliser les Français à la situation des Burkinabés ne suffit plus, l'envie d'agir se fait plus forte encore : « On avait l'espoir, toujours, d'y retourner. On a gardé contact sur internet avec des gens là-bas. On continue de parrainer les enfants. On ne demandait qu'à s'investir, alors on a cherché un projet concret, pour faire du durable. Dans l'humanitaire, on agit souvent dans l'instant », explique Sandra Dupuis.

Le couple se tourne alors vers des amis, Corinne et Bernard Chevalier, qui ont créé il y a un an l'association Actions d'avenir. Ils apprennent que l'une des personnes croisées en 2008, Abdoulaye Kiekieta, a besoin de soutien pour un projet innovant.

« Là-bas beaucoup sont dans l'immédiat, lui voit à long terme », résume Gérald. Préfet, issu d'une famille d'agriculteurs, Abdoulaye met en place des techniques nouvelles, par rapport à l'agriculture traditionnelle de son pays. Il a commencé par élever des boeufs en les gardant dans sa cour pour les engraisser, récupère la fumure comme engrais pour son jardin... « Au départ on s'est moqué de lui, puis les villageois ont trouvé ça intéressant et lui posaient des questions. » De là, une ferme villageoise a été mise en place, puis Abdoulaye a l'idée d'une ferme pédagogique, pour enseigner ses techniques à des jeunes qui pourront s'installer. 80% de la population vit de l'agriculture.

Grâce à l'association Actions d'avenir, trois cases ont été construites en mai 2010 pour héberger les neuf premiers élèves.

Appel aux dons

Abdoulaye Kiekieta voudrait construire une bergerie pour ne plus laisser les bêtes vagabonder. « C'est sa priorité car il veut vendre les produits issus de la bergerie afin de financer le salaire des formateurs », ajoute Sandra. Le projet a plu aux Lensois. « Il fallait mille euros. On s'est dit qu'on pouvait les avoir : on a lancé un appel auprès de nos amis, notre famille, nos relations professionnelles. Beaucoup de gens n'osent pas donner à de petites associations. On paye nous-mêmes notre voyage et nos frais de mission. Les dons vont au projet. C'est ce qui nous motive : il n'y a pas de frais de fonctionnement. » L'argent déjà récolté (600 euros) sera bientôt envoyé pour que les travaux démarrent au plus vite. •

Découvrir le projet - faire un don : http://fr.ulule.com/la-ferme-pedagogique-de-tintilou-au-burkina-faso/

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