25 janvier, 2011

Crise ivoirienne : les difficiles relations entre l'Onuci et le camp Gbagbo.

Le général Philippe Mangou, chef d'état-major des FDS
Le général Philippe Mangou, chef d'état-major des FDS
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Par RFI

La télévision publique ivoirienne restée fidèle au président sortant Laurent Gbagbo a diffusé le 23 janvier les numéros d'immatriculation présumés de 41 véhicules civils de l'ONU en Côte d'Ivoire pour être « fouillés » par les forces de l'ordre. Les Nations unies estiment que ce serait une grave violation de l'accord en vertu duquel elles sont présentes dans le pays.

Notre dossier spécial : Crise en Côte d'Ivoire
Le gouvernement Gbagbo a annoncé dimanche que l'armée ivoirienne contrôlera et fouillera désormais les véhicules siglés «UN» de l'Onuci, accusée d'être une « une force d'occupation » et taxée d'être « complice » des ex-rebelles des Forces nouvelles, FN, qui soutiennent Alassane Ouattara.

Les véhicules peuvent servir de «caches d'armes», selon le gouvernement Gbagbo. Intervenant à la télévision, le colonel Hilaire Gohourou Babri, porte-parole des FDS, Forces de défense et de sécurité, a affirmé que «cette force étrangère a changé de stratégie pour circuler librement et échapper ainsi à ces contrôles » en utilisant « des véhicules portant des immatriculations civiles » sans sigle « UN ». L’Onuci dément.

Il faut rappeler que les rapports entre et la force onusienne et le camp Gbagbo se sont durcis ces dernières semaines. L’ONU, qui reconnaît Alassane Ouattara comme le président élu le 28 novembre, a plusieurs fois dénoncé des actes d'agression contre ses patrouilles par les partisans et les forces du président sortant.

Quelles solutions pour sortir de l'impase?

Sur place, la mouvance pro-Gbagbo a organisé dimanche un rassemblement à Abidjan au Palais de la Culture. Plusieurs centaines d'Ouest-Africains et d'Ivoiriens se sont rassemblés aussi pour dire « non à la guerre » et non à une opération militaire ouest-africaine destinée à chasser du pouvoir le président sortant.



burkinabè dans le pays et de la mouvance pro-Gbagbo, participait à ce rassemblement. Il s'oppose catégoriquement à l'arrivée de l'Ecomog. Selon lui, les pays ouest-africains doivent privilégier la médiation et doivent tenir compte de leurs ressortissants qui vivent en Côte d'Ivoire et qui sont très nombreux. « Il faut, dit-il, obliger les protagonistes à dialoguer » .


Invité dimanche soir de l'émission «Internationale» sur RFI, Axel Poniatowski, le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française a estimé qu'on ne pouvait exclure le scénario d'une partition du pays : « Il est très important que Messieurs Gbagbo et Ouattara s'assoient ensemble et commencent à discuter. Si toute cohabitation entre les régions qu'ils représentent est impossible, la partition est une perspective qu'il ne faut plus écarter ».


Dans ce contexte, Willy Bla, directeur-adjoint de campagne de Laurent Gbagbo, a critiqué ce qu'il qualifie « d'ingérence » du président français dans les Affaires ivoiriennes.

A Paris, les partisans d'Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo ont manifesté séparément pour remercier la France pour les uns, la critiquer pour les autres.

Ces manifestations parisiennes, qui ont réuni quelques centaines de personnes, ont été organisées alors que Laurent Gbagbo a décidé le 22 janvier de retirer l'accréditation de l'ambassadeur français à Abidjan, Jean-Marc Simon (en réplique à la décision de la France d'entériner la nomination par Alassane Ouattara d'un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris).



Quelque 400 partisans de Laurent Gbagbo (selon la police) réunis place de la Nation, dénonçaient aussi sur leurs pancartes, le rôle de l'ONU dans la proclamation des résultats de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire.

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