15 janvier, 2011

Couvre-feu nocturne prolongé d'une semaine dans deux quartiers d'Abidjan

ABIDJAN (AFP)

AFP

Simone Gbagbo devant un portrait de son mari, Laurent Gbagbo, le 15 janvier 2011 lors d'un meeting à Abidjan

Le couvre-feu nocturne instauré dans deux quartiers d'Abidjan mercredi à la suite de violences meurtrières a été prolongé samedi d'une semaine, selon un décret de Laurent Gbagbo lu à la télévision publique ivoirienne.

"Le couvre-feu, institué par décret (...) dans les communes d'Abobo et Anyama, est prorogé" jusqu'au 22 janvier au matin, toujours de 19H00 (locales et GMT) à 6H00, indique le texte. La mesure avait été en vigueur initialement de mercredi à samedi matin.

Fief d'Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo (nord d'Abidjan) a été en début de semaine le théâtre de violents affrontements entre des éléments armés non identifiés et des membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles au chef d'Etat sortant.

Au moins 11 personnes avaient été tuées, dont huit membres des forces de l'ordre, certains attaqués au lance-roquettes RPG 7 selon la police.

"Il y a un certain nombre de points qui ont été identifiés comme abritant des armes de guerre. L'ensemble de ces points n'a pas encore été examin²é totalement donc il est important que le couvre-feu se poursuive pour que nous puissions rechercher ces armes", a expliqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.

"Le travail continue jusqu'à ce qu'on puisse collecter l'ensemble de ces armes", a-t-il déclaré, évoquant notamment la découverte de kalachnikovs, mais sans donner le nombre d'armes saisies.

Le gouvernement Gbagbo a accusé le camp Ouattara ou les "rebelles" des Forces nouvelles (FN) qui lui sont alliés d'être à l'origine des dernières violences, ce que les intéressés ont fermement contesté.

Les trois premières nuits de couvre-feu avaient été calmes dans les deux quartiers visés.

Dimanche, le Premier ministre kényan Raila Odinga, émissaire de l'Union africaine, est attendu à Abidjan pour tenter de sortir la Côte d'Ivoire de la crise née de la présidentielle du 28 novembre, après une visite infructueuse début janvier.

Sa tâche paraît quasi impossible après l'appel à la force lancé par M. Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, pour faire partir M. Gbagbo, qui se considère aussi comme seul légitime.

Selon le dernier bilan de l'ONU, la crise post-électorale a été marquée par 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques.

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