24 janvier, 2011

Coupe de France - Lyon à côté de ses pompes

Nice a décroché le dernier billet pour les 8e de finale de la Coupe de France en venant à bout de Lyon après prolongation (1-0, a.p.). Victime de François Clerc, un ancien Rhodanien, l'OL subit son premier revers depuis le 24 novembre dernier. Vu la pauvreté de son match, c'est une sanction méritée.

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NICE - LYON : 1-0

But : Clerc (98e)

La Coupe de France s'offre à celui ou celle qui la désire. Mais le Lyon cuvée 2011 est loin d'être suffisamment mûr pour la mériter. En partie, car sa série de treize matches consécutifs sans défaite en Championnat doit beaucoup à l'expérience de ses joueurs et au réalisme de ses talents - Gomis et Lisandro Lopez en premier lieu. L'OL, éliminé dimanche en seizième de finale à Nice (1-0 a.p.), continue de balbutier son jeu, pour ne pas dire le bégayer.

Au stade du Ray, l'équipe alignée par Claude Puel n'a jamais su proposer un semblant de cohérence dans ses choix, ses idées. Jouer mal en L1 peut mener à la victoire. En Coupe, le pari peut s'avérer hautement risqué. Le plus inquiétant a été le jeu pratiquement indigent proposé par les Gones pendant la première heure de jeu. Il le fut d'ailleurs par une équipe type, celle que l'on reverra sans doute au coup d'envoi du match du 22 février prochain, le huitième de finale aller de la Ligue des champions face au Real Madrid : Lloris, Cris, Toulalan, Gourcuff, Bastos, Gomis, Lisandro : ils étaient tous là.

Lyon semblait pourtant sur la voie de la guérison, notamment après sa prestation face à Lorient en Championnat (3-0), "une équipe ridicule" selon son propre gardien Fabien Audard. Face à Nice, les septuples champions de France n'ont jamais su accélérer le jeu, proposé des solutions en permutant les lignes, ni même en pratiquant un jeu plus direct face à une équipe très rigoureuse. Symbole de cette sclérose et de ce manque d'imagination, Yoann Gourcuff a semblé lancé vers un mur. L'ancien Bordelais ne s'est pas encore imposé comme le dépositaire du jeu lyonnais et a montré, une fois de plus, qu'il surjouait sa partition.

Un mental perdu

Seul face à cette tâche sacerdotale, Gourcuff a laissé le crédit du jeu à un Michel Bastos très valeureux mais encore coupable de bien de déchets, ou à un Anthony Réveillère généreux sur son côté droit. A côté de lui, Lisandro Lopez a sombré dans l'oubli, comme perdu dans un espace qu'il ne maîtrisait pas. Son activité entre les lignes fut très brouillonne et horriblement inefficace. A tel point qu'il fut le premier à rejoindre le banc avant l'heure de jeu, avant le réveil de l'OL. Plus dynamiques et plus directs dans leurs transmissions de balle notamment, les Rhodaniens ont apporté le danger sur le but niçois mais n'ont jamais trouvé l'ouverture. La faute à un manque de chance pour Bafétimbi Gomis et également à la sérénité de Lionel Letizi sur sa ligne.

Mais l'embellie n'a été que fugace. Fuyant vers la prolongation, une telle rencontre ne devait se jouer qu'au mental. Le mental, les Lyonnais connaissent. Mais ce sont justement les Niçois, hargneux et déterminés, qui en firent preuve pour arracher leur place en huitièmes de finale, à la 98e minute, sur un but de François Clerc. Après, il n'y a pas eu la moindre volonté de révolte pour renverser le court d'un scenario presque écrit d'avance. Les trois prochaines rencontres (à Valenciennes, face à Bordeaux et à Saint-Etienne lors du derby) montreront probablement si le mal est profond. Aux dernières nouvelles, l'OL est l'équipe qui semble la mieux armée pour contester à Lille un sacre en Championnat.

Yacine BEN RAJEB / Eurosport

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