29 décembre, 2010

Comores: le candidat du pouvoir Ikililou Dhoinine remporte la présidentielle

MORONI (AFP)

AFP/Archives

Ikililou Dhoinine, le 4 novembre 2010 à Moheli, dans l'archipel des Comores

Le candidat du pouvoir Ikililou Dhoinine a largement remporté l'élection présidentielle aux Comores, devenant ainsi le premier ressortissant de l'île de Mohéli à prendre la tête de cet archipel de l'océan Indien depuis son indépendance en 1975.

M. Dhoinine, actuel vice-président du pays et dauphin désigné du président sortant Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a rassemblé 61% des suffrages exprimés, selon les résultats de la Commission électorale nationale (Ceni) proclamés mercredi à Moroni.

Son principal adversaire, le candidat de l'opposition Mohamed Saïd Fazul, a rassemblé 33% des votes, devant un troisième candidat, Abdou Djabir, crédité de 6%.

Le taux de participation au scrutin s'est élevé à 52,8%, toujours selon la Ceni. Ces résultats, qui ont été rendus publics par le ministre d'Etat chargé des élections, Abderemane Ben Cheikh Achiraf, doivent être confirmés d'ici deux semaines par la Cour constitutionnelle.

Un des principaux enjeux de cette présidentielle était de parachever le processus de réconciliation nationale engagé depuis 2001, sous l'égide de l'Union africaine (UA), à la suite de la crise séparatiste de l?île d?Anjouan en août 1997.

En vertu d'un système de présidence tournante instauré par la Constitution de 2001 entre les trois îles de l'archipel de l'océan Indien (Mohéli, Grande Comore et Anjouan) pour mettre fin aux tentations séparatistes, les trois candidats étaient tous originaires de la petite Mohéli.

AFP/Archives

Ikililou Dhoinine (C) vote pour l'élection présidentielle le 7 novembre 2010 à Fomboni, sur l'île comorienne de Mohéli.

Le scrutin devait également mettre un terme à une crise politique née de la prolongation, contestée par l'opposition et la population de Mohéli, du mandat du président Sambi au-delà du 26 mai dernier.

M. Dhoinine devient ainsi le premier Mohélien à prendre la tête de l'Union des Comores depuis son indépendance en 1975.

La présidentielle de dimanche était couplée avec les élections des gouverneurs des trois îles, au nom du principe "d'harmonisation" défendu par le président Sambi.

Toujours selon la Ceni, Mouignu Baraka Saïd Soilihi est élu gouverneur de Grande Comore avec 58,9% des voix. A Mohéli, le sortant Mohamed Ali Saïd retrouve son poste en étant réélu avec 53,7%.

A Anjouan, d'où est originaire M. Sambi, c'est Anissi Chamsidine (59,7%), ex-chef du protocole de la présidence, qui l'emporte face au gouverneur sortant Moussa Toybou.

Selon l'opposition, le double scrutin a été marqué par une "fraude massive" orchestrée par le pouvoir sur l'île d'Anjouan.

Le camp d'Ikililou Dhoinine a au contraire estimé que le vote s'était déroulé dans un "climat serein", la présidence saluant des élections "exemplaires".

La France, qui disposait d'observateurs sur place, a dénoncé pour sa part de "nombreuses irrégularités" à Anjouan.

Une mission internationale d'observateurs, composée de l?Union Africaine (UA), de l?Organisation internationale de la francophonie (OIF), et de la Ligue arabe, a également relevé des "conduites frauduleuses" sur l'île d'Anjouan, mais a jugé les élections "globalement libres et régulières".

Pour ce second tour, la Ceni avait mis en place des mesures afin d'éviter des difficultés d'organisation ou accusations de fraudes ayant marqué le premier tour le 7 novembre.

Pharmacien de 48 ans, arrivé tard en politique, Ikililou Dhoinine jouit d'une image d'homme intègre, mais est décrit par ses adversaires comme soumis à son mentor le président Sambi, qui ne pouvait pas se représenter et dont il était depuis quatre ans le vice-président chargé des Finances et de la Santé.

Selon un accord conclu en juin, la date de la passation du pouvoir, qui doit encore être fixée, aura lieu avant le 26 mai 2011.

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