13 mars, 2010

MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 DE LA CONSTITUTION : Le niet de Zéphirin Diabré


L’Union pour le progrès et le changement (UPC), créée le 1er mars 2010, par Zéphirin Diabré, qui se reclame de l’opposition, est contre la modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè. Cette position du parti a clairement été exprimée lors d’une conférence de presse, la toute première organisée par le parti, le jeudi 11 mars 2010 à Ouagadougou. Cette conférence de presse a été essentiellement animée par Zéphirin Diabré, le président du parti.

Le chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara, lui-même, a été séduit et n’a pu le dissimuler, car il a déclaré que l’UPC mérite sa place dans la classe politique burkinabè. En effet, pour sa première sortie publique, à l’occasion de la conférence de presse qu’elle a organisée le jeudi 11 mars 2010 à Ouagadougou, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a fait bonne impression. Face aux colles des journalistes, très curieux, son président, Zéphirin Diabré, a prouvé qu’il est un grand débatteur, avec une éloquence à faire rougir certains opposants présents. Cela ne doit pas du tout étonné, car, comme le dirait le conférencier lui-même, "quand on est opposant, on est d’abord ministre de la parole".

La mobilisation était grande à la conférence de presse. Mieux, plus d’une fois, le discours très dense du fonctionnaire du groupe Areva, leader mondial du nucléaire civil, a même suscité des salves d’applaudissements de la part du public. L’homme parlait, tout décontracté, avec assurance, d’une voix et d’une diction très imposantes.

Quant au contenu même du discours, c’est une peinture de la société burkinabè, ses ambitions et ses rêves, sans, apparemment, aucune démagogie. Créée le 1er mars 2010, l’UPC a pour emblème le lion, qui symbolise, selon ses concepteurs, la force tranquille du maître de la jungle. Sa devise, c’est "Démocratie, Travail, Solidarité" et son slogan, "Teekrsongo" en langue nationale mooré, et "Yélémaniyuma" en jula (traduction, le bon changement). Ce parti qui se réclame de l’opposition, a pour ambition, selon son président, de promouvoir "le progrès par le changement". Il faut entendre par "changement", "alternance". Ses militants disent avoir examiné la situation socio-politique du Burkina et, selon leur conclusion, le pays "est caractérisé à la fois par une grande soif de progrès et une forte aspiration au changement".

Malgré des avancées obtenues ici et là, le Burkina reste marqué par des problèmes sérieux et des insuffisances notoires, sur le triple plan politique, économique et social, relèvent-ils. Alors, l’UPC estime qu’il faut : améliorer ce qui est déjà fait, corriger ce qui est mal fait et réaliser ce qui n’est pas encore fait. "Dans notre entendement, le véritable changement, la véritable alternance, c’est d’abord et avant tout un changement de politique économique et sociale et la mise en oeuvre d’un autre programme capable de résoudre les problèmes des Burkinabè", a signifié le président du parti.

L’UPC a manifesté sa désapprobation concernant la révision de l’article 37 de la Constitution. "En tant que parti prônant l’alternance, notre parti est fermement opposé à toute modification de l’article 37 tel que libellé actuellement. Pour l’UPC, l’article 37 tel que libellé aujourd’hui est bel et bien démocratique, puisque c’est sous cette forme qu’il a été voté par notre peuple en 1991, lors de l’adoption de la Constitution. Notre parti observe que c’est d’ailleurs la seule fois dans l’histoire de la IVe République, que le peuple souverain s’est prononcé sur l’article 37".

Cela dit, le parti dit ne vouer aucune haine personnelle ou rancoeur quelconque envers le chef de l’Etat actuel, en l’occurrence Blaise Compaoré, ni à son parti , le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a tenu à préciser son président. Mais, a-t-il ajouté, l’UPC se veut avant tout "une opposition républicaine ferme, objective et constructive". Rappelons au passage que Zéphirin Diabré a été plusieurs fois ministre sous Blaise Compaoré et même membre du parti présidentiel. Aujourd’hui, les choses sont différentes.

Zéphirin Diabré prétend ne plus avoir la même vision politique que ceux du parti au pouvoir dans la mesure où il aspire également au pouvoir. Même si de par le passé, son président a eu à composer avec le pouvoir de la IVe République, l’UPC entend contribuer à conforter et à rétablir la crédibilité de l’opposition au sein de l’opinion publique et "amener celle-ci à se convaincre que face au pouvoir de la IVe République, il y a des hommes, des programmes et des manières de faire qui, s’ils étaient demain aux commandes de notre pays, n’entraîneraient pas celui-ci vers l’aventure". L’UPC se dit disposée à "nouer avec toutes les formations politiques de l’opposition qui le souhaitent, des accords de coopération pouvant aller jusqu’à la fusion, sur la base des objectifs communs et des stratégies politiques complémentaires".

En attendant de recevoir son récépissé de reconnaissance de la part du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, l’UPC reconnaît également la légitimité du chef de file de l’opposition et compte se conformer à la loi qui lui confère ce statut. Lors de la conférence de presse du jeudi dernier, Zéphirin Diabré a dit avoir horreur du mensonge en politique. C’est pourquoi, dans une déclaration, son parti n’a pas hésité à voler dans les plumes de Jean Léonard Compaoré, un dirigeant du CDP, le parti au pouvoir, qui a, dans la presse, accusé Zéphirin Diabré d’être à l’origine du Programme d’ajustement structurel (PAS) au Burkina. Tout cela est faux, a répondu Zéphirin Diabré.

Qui est Zéphirin Diabré ?

Zéphirin Diabré est, entre autres fonctions qu’il occupe au plan international, directeur Afrique et Moyen Orient du groupe Areva, leader mondial du nucléaire civil. Il cumule ce poste avec celui de conseiller pour les affaires internationales auprès de la présidente dudit groupe. Zéphirin Diabré qui a, par ailleurs, été plusieurs fois ministre au Burkina, a aussi eu à occuper le poste de directeur adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), poste auquel il a été le premier africain à accéder. Zéphirin Diabré, celui-là même que la revue "Africa International" dans sa parution de décembre 2008, a classé quatorzième parmi "les 50 espoirs africains des 50 prochaines années, 2008- 2058", a réellement une grande aura au sein des Burkinabè

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