Référendum constitutionnel : voici comment les choses vont se passer
Enfin! Diront certains. Le gouvernement a pris ses responsabilités hier
en soumettant à l'Assemblée nationale, un projet de loi portant
organisation du référendum au Burkina Faso. Pour trancher une fois pour
toutes, dans cette situation de «ni crise ni paix» qui divise les
Burkinabé depuis plusieurs années.
En demandant aux députés de donner leur onction sur la question, le
gouvernement prend enfin ses responsabilités. En tant qu'exécutif, il
donne le ton. Nul doute qu'il a aussi pris toutes les dispositions à cet
effet. Car, un référendum dans le contexte actuel burkinabé, ça ne sera
pas facile. Mais, le vin étant tiré, il faudra le boire
jusqu'à.......la lie.Il reviendra ensuite aux députés qui avaient appelé le président Blaise COMPAORE à poursuivre le dialogue, et, à défaut de convoquer un référendum, d'être dans leur logique. Si entretemps, les choses n'ont pas évolué. Mais, en répondant favorablement à leur requête, le président du Faso, à travers le gouvernement vient de les assurer de sa confiance. Il leur sera donc difficile de faire machine-arrière.
L'un des acteurs principaux de cette lutte pour le, référendum qui doit jubiler, c'est aussi le Front républicain. Ce regroupement de cinquante-six, partis politiques qui à son tour, avait aussi invité le président COMPAORE à poursuivre le dialogue, à défaut, qu'il fasse usage de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer le référendum. Maintenant que le ton est donné, il leur revient de jouer convenablement leur partition, tout en préservant la paix sociale.
Blaise COMPAORE, on peut dire sans risque de se tromper, a pris tout son temps pour écouter, analyser, concilier et trancher. Malheureusement, rien n'a abouti. Si bien qu'il a fini par décider de l'organisation d'un référendum. On ne peut donc pas lui faire le reproche de n'avoir pas pris en compte les avis des uns et des autres.
Mieux, en usant du titre XV de la Constitution, il implique toutes les institutions susceptibles de l'être, dans la prise de décision certes, mais aussi dans sa mise à exécution. C'est encore le sens de l'ouverture d'esprit et de la croyance aux institutions de la République. Le gouvernement a en principe jusqu'au 24 octobre pour déposer sur le bureau de l'Assemblée nationale, son projet de loi. Le référendum lui, devant être organisé dans moins de soixante dix jours.
Maintenant, reste à savoir ce que l'opposition et une partie de la société civile hostiles à l'opportunité du référendum au Burkina, vont adopter comme comportement. Dans tous les cas, leurs positions sont déjà connues. Non à tout sur toute la ligne! Aussi, peut-on s'attendre à ce qu'elle organise dans les jours à venir des mouvements pour tenter de saboter l'organisation du référendum. L'essentiel est que cela se passe dans le strict respect des lois et règlements en matière de démocratie. En tout cas, pour l'instant, l'opposition a réussi à organiser des manifestations conformes à l'esprit républicain. On ne peut donc douter qu'il n'en sera pas ainsi. Dans tous les cas, elle sera prise pour responsable d'éventuels actes antidémocratiques qui seront commis au cours de ses manifestations qu'elle n'aurait pas réussi à maîtriser.
Dans tous les cas (encore une fois), ni la majorité, ni l'opposition encore moins des acteurs de la société civile n'ont intérêt à ce que ça «déraille» au Burkina. Ils n'ont pas non plus intérêt à ce que la paix sociale, la concorde et l'unité de la nation soit remises en cause.
Dabaoué Audrianne Kani
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